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Les guerriers de l’Amazonie : comment les Shipibo-Konibo défendent leur terre ancestrale

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Armés de savoirs traditionnels et de détermination, ces gardiens autochtones luttent au quotidien contre la destruction de leur écosystème.

Au cœur de la forêt péruvienne, une milice pacifique veille sur les arbres et les rivières. Les Shipibo-Konibo, peuple ancestral, ont formé une garde communautaire pour protéger leurs terres des exploitations illégales. Vêtus de gilets verts, ces sentinelles parcourent inlassablement leur territoire, traquant les bruits suspects de tronçonneuses ou les traces de pêche clandestine.

Leur chef, un enseignant engagé, mène des patrouilles avec une dizaine de volontaires. Leur mission : intercepter les intrus qui pillent les ressources naturelles. Récemment, ils ont surpris un bûcheron en plein travail, mais ont choisi de le laisser repartir, privilégiant la sensibilisation à la confrontation. « Ce que nous protégeons ne nous appartient pas seulement, c’est un héritage pour l’humanité », explique-t-il.

Les menaces sont multiples. Entre les coupeurs de bois, les cultivateurs de coca polluant les cours d’eau et les colons mennonites accusés de déforestation, les Shipibo-Konibo font face à des adversaires puissants. Sans moyens techniques ni soutien gouvernemental, ils comptent sur leurs arcs, leurs machettes et leur courage. Certains ont été agressés, d’autres menacés de mort, mais ils persistent, convaincus de la justesse de leur combat.

Créée il y a deux ans, cette garde autochtone est devenue un rempart fragile contre la destruction. Malgré les difficultés – manque de matériel, exode des jeunes –, ils continuent de se rassembler avant chaque mission, scandant des mots d’ordre pour se donner du courage. Leur arme la plus précieuse ? Une connaissance intime de la forêt, transmise de génération en génération.

Face à l’indifférence des autorités, ces gardiens de la biodiversité posent une question cruciale : pourquoi protéger la nature devrait-il être un combat ? Leur résistance silencieuse rappelle au monde que l’Amazonie n’est pas une réserve à piller, mais un sanctuaire à préserver.

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