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Les chalets flottants des Yvelines, un patrimoine menacé de disparition

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À Carrières-sous-Poissy, les pittoresques cabanons sur l’étang de la Galiotte pourraient bientôt être démantelés, suscitant l’émotion des propriétaires et des défenseurs du patrimoine.

Dans les Yvelines, à quelques encablures de Paris, l’étang de la Galiotte abrite un paysage insolite. Une trentaine de chalets flottants, perchés sur des flotteurs ou des bouées, donnent à ce lieu des allures de lac canadien. Pourtant, ces constructions uniques, héritées des années 1960, sont aujourd’hui menacées de destruction. Le conseil départemental, propriétaire du site, a ordonné leur démantèlement d’ici la fin de l’année, invoquant des raisons environnementales et d’accessibilité.

Selon les autorités locales, ces cabanons, initialement construits par d’anciens ouvriers d’une carrière de sable désaffectée, nuisent à la biodiversité et à l’intégrité des berges. Sophie Danlos, directrice de l’environnement du département, souligne que l’occupation humaine a entraîné une détérioration des talus et une privatisation progressive de cet espace public. Un rapport d’expertise environnementale confirme ces observations, pointant du doigt l’impact négatif des chalets sur la faune et la flore locales.

Les propriétaires, quant à eux, défendent farouchement ce patrimoine unique. Pour Alain Chambard, architecte et habitant d’un chalet depuis une décennie, ce lieu est un véritable « havre de paix ». Il y trouve une échappatoire au stress de la vie urbaine, profitant d’une vue imprenable sur les bernaches et les cygnes qui peuplent l’étang. D’autres occupants, comme Cécile Briard, évoquent un cadre enchanteur, comparable à un « pays des merveilles » à seulement trente kilomètres de la capitale.

L’association de la Galiotte, qui milite pour la préservation des chalets, met en avant leur valeur architecturale et écologique. Ces constructions, souvent alimentées par des panneaux solaires et des éoliennes, sont dotées de toilettes sèches et consomment peu d’eau. Pour Emmanuel Soyer, président de l’association, ces cabanons représentent un exemple remarquable d’architecture populaire, chaque maison ayant son propre caractère. Une pétition lancée pour sauver les chalets a déjà recueilli près de 4 000 signatures.

Malgré ces arguments, le département reste inflexible. Après le démantèlement des chalets, il prévoit de renaturer les berges en y plantant des espèces adaptées et en installant des pontons d’observation pour le public. L’objectif est de redonner accès à cet espace tout en favorisant la biodiversité. Les propriétaires, désemparés, espèrent encore trouver un compromis, proposant par exemple de supprimer les appentis en bois tout en conservant les chalets flottants. Cependant, le dialogue semble rompu, et les conventions d’occupation, signées pour trois ans, ne seront pas renouvelées en 2026.

Pour les habitants de ces cabanons, la perspective de voir disparaître ce lieu unique est une source de tristesse et d’amertume. « Sans les chalets, ce ne sera plus qu’un étang ordinaire », regrette Alain Chambard. Alors que le compte à rebours est lancé, la question de la préservation de ce patrimoine insolite reste entière, suscitant un débat entre protection de l’environnement et sauvegarde d’un héritage culturel.

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