Un projet de loi sur la simplification administrative provoque des tensions vives entre majorité et opposition, avec des arbitrages serrés sur le maintien d’instances consultatives.
Les débats houleux se poursuivent à l’Assemblée nationale autour du projet de loi visant à rationaliser l’action publique. Jeudi, les députés ont confirmé la suppression d’une vingtaine de comités et conseils consultatifs, tout en sauvant in extremis plusieurs structures jugées essentielles par l’opposition. Cette épuration administrative, présentée comme nécessaire par la majorité, suscite de vives critiques à gauche, qui dénonce une « démolition en règle » des contre-pouvoirs.
Le ministre chargé de la Simplification a défendu cette démarche au nom de l’efficacité, arguant qu’il fallait éliminer les doublons et les instances inactives. Les votes ont révélé des alliances surprenantes, avec parfois le Rassemblement national et Les Républicains unis pour supprimer des organismes, tandis que la gauche et une partie de la majorité présidentielle s’alliaient pour en préserver. Les Conseils économiques, sociaux et environnementaux régionaux (CESER) ont particulièrement cristallisé les tensions, finalement maintenus après un débat animé.
Parmi les structures restaurées figurent notamment le Conseil national de la montagne, l’Observatoire de l’alimentation ou encore le Haut conseil pour l’Assurance maladie. En revanche, d’autres instances comme l’Agence de financement des infrastructures de transport ou l’Observatoire de la politique de la ville n’ont pas survécu au vote. Les échanges ont parfois pris un tour passionné, certains députés dénonçant une « liquidation » des outils de concertation, quand d’autres parlaient de simple « ménage » nécessaire.
Ce marathon législatif, qui devrait se prolonger jusqu’à fin avril, illustre la difficulté à concilier simplification administrative et préservation des lieux de dialogue social. Chaque suppression fait l’objet d’un examen minutieux, révélant les sensibilités politiques sur le rôle des corps intermédiaires dans la démocratie. Le gouvernement espère aboutir à un texte équilibré, mais le chemin semble semé d’embûches tant les positions apparaissent irréconciliables sur certains points.