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Culture

L’artisanat d’un nonagénaire irlandais réinvente la harpe celtique

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À près de 90 ans, Noel Anderson s’est découvert une passion tardive pour la lutherie. Cet ancien professeur de métallurgie et menuiserie consacre désormais ses journées à façonner des instruments emblématiques de la culture irlandaise.

Dans son atelier aménagé au cœur de son garage, l’octogénaire façonne avec une patience remarquable ces instruments à cordes qui ornent les symboles nationaux de l’Irlande. C’est à 82 ans qu’il a réalisé sa première harpe, initialement pour répondre à une demande amicale. Cette initiative ponctuelle s’est rapidement transformée en vocation, le poussant à réorganiser son espace de travail pour se consacrer entièrement à ce nouvel art.

Le rythme de travail de l’artisan suit l’inspiration du moment, variant de quelques minutes à des journées entières. « L’âge n’a aucune importance, affirme-t-il. Je continuerai tant que mes mains me le permettront. » Sa longue expérience dans la fabrication d’objets en tout genre – du meuble aux nichoirs – trouve aujourd’hui son accomplissement dans la lutherie. « Créer des harpes représente l’une des expériences les plus enrichissantes de mon existence », confie-t-il.

Ses créations, offertes à son entourage à l’occasion d’événements familiaux, ne génèrent aucune rémunération. « La facturation correspondant au travail artisanal rendrait ces instruments inaccessibles », explique-t-il, préférant privilégier le plaisir de la conception. Après dix-huit harpes de dimensions variées, il s’attelle désormais à reproduire un modèle historique du maître luthier John Egan, actif au XIXe siècle.

L’artisan mesure la complexité de son travail en tasses de thé bues durant le processus – environ huit cents pour une harpe de concert. Le choix des essences, principalement locales comme le frêne ou le chêne, constitue une étape cruciale. Parfois, il importe de l’épicéa suisse, sélectionné pour ses qualités acoustiques exceptionnelles.

Curieusement, ce créateur d’instruments ne joue pas de harpe. « Je ne suis pas musicien, je ne connais pas une seule note », reconnaît-il avec humour. Cette particularité ne l’empêche pas de développer une notoriété croissante dans un secteur en déclin. La rareté des artisans harpiers, due aux coûts de production élevés et au manque de formation, attriste le nonagénaire qui rêverait de transmettre son savoir-faire. « Partager cette passion avec d’autres artisans serait merveilleux », conclut-il, espérant voir perdurer cet héritage culturel.

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