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Société

La France instaure enfin le délit d’homicide routier : une avancée majeure pour les victimes

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_**Ce nouveau texte met fin à l’archaïsme juridique qui qualifiait jusqu’ici ces drames d' »involontaires », malgré des comportements souvent délibérément dangereux.**_

Le Sénat a définitivement adopté mardi la création du délit d’homicide routier, marquant l’aboutissement d’un long combat mené par les associations de victimes. Ce changement législatif vise à mieux qualifier les accidents mortels impliquant des comportements à risque, comme la conduite sous emprise de stupéfiants, l’alcoolémie ou les excès de vitesse délibérés.

Jusqu’à présent, ces drames étaient jugés sous le qualificatif d' »homicide involontaire », une terminologie mal vécue par les proches des victimes lorsque les circonstances révèlent une mise en danger consciente. Le nouveau dispositif cible spécifiquement les conducteurs responsables d’un accident mortel commis avec au moins une circonstance aggravante. Parmi ces circonstances figurent le défaut de permis, l’usage du téléphone au volant, un délit de fuite ou encore la participation à un rodéo motorisé.

Les peines maximales restent inchangées : sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende en cas d’une circonstance aggravante, pouvant atteindre dix ans et 150 000 euros pour deux facteurs aggravants ou plus. Certains experts regrettent cependant que le texte n’ait pas été accompagné d’un durcissement des sanctions, craignant un impact limité sur les décisions judiciaires.

Pour les familles touchées par ces drames, comme celle du chef Yannick Alléno – dont le fils a péri dans un accident impliquant un chauffard multirécidiviste –, cette réforme symbolise une reconnaissance du caractère criminel de certains comportements routiers. Les autorités espèrent que cette évolution sémantique contribuera à modifier la perception sociale de ces infractions, tout en renforçant la prévention.

En 2024, la route a encore tué 3 190 personnes en France, avec deux tiers des accidents impliquant au moins un facteur aggravant. Un chiffre qui rappelle l’urgence d’une prise de conscience collective face aux comportements à risque.

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