Face aux pressions politiques sur la recherche aux États-Unis, l’Europe déploie des moyens financiers et législatifs pour devenir un havre de liberté scientifique.
La communauté scientifique internationale traverse une période de turbulences, particulièrement outre-Atlantique où les restrictions budgétaires et les entraves à la liberté académique poussent de nombreux chercheurs à envisager l’exil. Dans ce contexte, la France et l’Union européenne ont dévoilé une série de mesures ambitieuses pour attirer ces talents. Lors d’une conférence organisée à la Sorbonne, les dirigeants européens ont martelé leur engagement en faveur d’une recherche libre et bien financée.
La présidente de la Commission européenne a annoncé un plan de 500 millions d’euros sur trois ans, incluant des subventions étendues et un objectif de porter les investissements en R&D à 3 % du PIB d’ici 2030. Elle a également évoqué un futur cadre législatif pour protéger l’indépendance des chercheurs. Emmanuel Macron, de son côté, a promis 100 millions d’euros supplémentaires issus du programme France 2030, tout en soutenant des propositions pour accueillir les scientifiques menacés.
Ces annonces interviennent alors que les universités américaines subissent des coupes drastiques et des pressions idéologiques, poussant certains laboratoires à chercher des alternatives. La plateforme « Choose France for Science », lancée récemment, a déjà enregistré des milliers de visites, dont un tiers provenant des États-Unis. Toutefois, ces initiatives ne font pas l’unanimité : les syndicats français pointent du doigt le sous-financement chronique des universités locales et les tensions persistantes autour des libertés académiques.
Malgré ces critiques, les atouts de l’Europe restent indéniables : infrastructures de qualité, cadre de vie favorable aux familles et collaborations transnationales solides. Les participants à la conférence ont aussi souligné l’urgence de réduire les dépendances technologiques et de sécuriser l’accès aux bases de données critiques, menacées par les revirements politiques américains. Pour les organisateurs, il s’agit ni plus ni moins de défendre un modèle où la science reste un bien commun, à l’abri des interférences partisanes.