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La courbe de Keeling, un trésor scientifique en péril sous Trump

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Cet indicateur clé du réchauffement climatique, vieux de 67 ans, pourrait disparaître faute de financements, victime des coupes budgétaires de l’administration républicaine.

Dans un laboratoire californien, Ralph Keeling contemple avec inquiétude le graphique historique créé par son père. Cette courbe, qui mesure depuis 1958 l’évolution du CO2 dans l’atmosphère, constitue l’une des preuves les plus tangibles du dérèglement climatique. Pourtant, son avenir est désormais compromis par les restrictions imposées sous la présidence de Donald Trump.

L’héritage scientifique des Keeling repose sur des mesures rigoureuses effectuées au sommet du Mauna Loa, à Hawaï. Ces données, capitales pour anticiper les conséquences du réchauffement, guident aujourd’hui les décisions des agriculteurs comme des compagnies d’assurance. Mais le programme qui les génère est menacé : la NOAA, agence fédérale en charge de ces observations, subit des réductions drastiques.

La situation s’est aggravée en mars lorsqu’un audit gouvernemental a recommandé la fermeture du bureau hawaïen de la NOAA, essentiel à la maintenance des instruments de mesure. Pire, l’agence pourrait perdre 1,6 milliard de dollars de budget, selon des documents internes. Une perspective alarmante pour les chercheurs, d’autant que Donald Trump a qualifié par le passé le changement climatique de « hoax ».

Malgré l’émergence de nouvelles technologies satellitaires, les mesures traditionnelles restent irremplaçables. « Les méthodes modernes complètent nos données, mais ne les remplacent pas », insiste Ralph Keeling. Son collègue Tim Lueker, vétéran du programme, dénonce une volonté politique délibérée : « Ces coupes n’ont rien à voir avec des économies. C’est une attaque idéologique contre la science climatique. »

Interrogée, la NOAA se refuse à tout commentaire, affirmant simplement poursuivre sa mission. Un silence qui inquiète davantage la communauté scientifique, surtout après la demande gouvernementale de recenser les projets mentionnant des termes comme « transition énergétique » ou « justice environnementale ». Pour les experts, sacrifier ces recherches reviendrait à priver l’humanité d’un outil vital pour comprendre et combattre la crise climatique.

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