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La courbe de Keeling, sentinelle du climat, menacée par l’administration Trump

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Ce précieux indicateur scientifique, qui mesure depuis 67 ans l’évolution du CO2 atmosphérique, pourrait disparaître sous les coupes budgétaires et les restrictions imposées par Washington.

Dans un laboratoire californien, un scientifique observe avec inquiétude la célèbre courbe qui porte son nom. Héritage de son père, cette mesure historique du dioxyde de carbone dans l’atmosphère constitue l’une des preuves les plus tangibles du réchauffement climatique. Pourtant, son avenir est compromis par les restrictions budgétaires et les remaniements politiques de l’administration Trump.

Créée en 1958 à partir de relevés effectués au sommet du Mauna Loa, à Hawaï, la courbe de Keeling a révolutionné la compréhension des effets des activités humaines sur le climat. Elle a servi de référence pour anticiper les bouleversements environnementaux et adapter les politiques agricoles ou les assurances face aux catastrophes naturelles. Mais aujourd’hui, le programme qui la soutient est fragilisé.

Les craintes se sont accentuées lorsque des documents internes ont révélé des projets de suppression de postes et une réduction drastique des financements de la NOAA, l’agence fédérale chargée de ces mesures. Une décision qui menace directement les relevés effectués à Hawaï, où des techniciens vérifient quotidiennement les instruments et prélèvent des échantillons d’air selon des méthodes éprouvées depuis des décennies.

Si d’autres pays ont développé leurs propres systèmes de surveillance, ceux-ci restent tributaires des données américaines. Les scientifiques redoutent une perte irréparable de continuité dans les observations, alors que la concentration de CO2 atteint des niveaux records. Pour les chercheurs, ces coupes budgétaires ne relèvent pas d’une simple rationalisation, mais d’une volonté délibérée de marginaliser les études sur le climat.

Malgré les assurances de la NOAA sur le maintien de ses missions, les experts dénoncent une stratégie plus large visant à restreindre la recherche environnementale. Des directives récentes demandant de recenser les projets mentionnant le « changement climatique » ou les « énergies propres » confirment cette tendance. Une situation qui, selon les climatologues, prive non seulement la science d’outils essentiels, mais aussi la société d’informations cruciales pour affronter l’urgence écologique.

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