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Économie

La BCE maintient le cap des baisses de taux malgré les vents contraires

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Face à une inflation maîtrisée mais une croissance atone, l’institution monétaire européenne persiste dans son assouplissement, malgré les risques géopolitiques.

La Banque centrale européenne a une nouvelle fois abaissé ses taux directeurs cette semaine, confirmant une tendance initiée depuis près d’un an. Le taux de dépôt, principal levier monétaire, a été réduit à 2%, un niveau désormais considéré comme neutre pour l’économie européenne. Cette décision s’inscrit dans un contexte où l’inflation semble sous contrôle, affichant 1,9% en mai dernier, légèrement sous la cible des 2% visée par l’institution.

Cette orientation accommodante contraste avec le durcissement monétaire observé entre 2022 et 2024, lorsque la BCE avait porté ses taux à des niveaux records pour juguler la flambée des prix. Le retournement de politique reflète aujourd’hui des préoccupations inverses : les indicateurs économiques pointent vers un ralentissement persistant de l’activité dans la zone euro, avec des risques de déflation liés à une demande atone.

L’environnement international complique toutefois la donne. Les menaces protectionnistes venues des États-Unis, où l’administration Trump brandit la perspective de droits de douane massifs sur les produits européens, créent une incertitude majeure. Les récentes hausses tarifaires sur l’acier et l’aluminium illustrent cette tension croissante, susceptible de peser sur les échanges commerciaux et la confiance des investisseurs.

Les nouvelles projections économiques publiées par la BCE traduisent ces incertitudes. Si l’inflation devrait se stabiliser autour de 2% à moyen terme, les prévisions de croissance pour 2026 ont été revues à la baisse. L’institution anticipe désormais une expansion de seulement 1,1% l’an prochain, contre 1,2% précédemment estimé, en raison notamment des risques commerciaux.

Ce relâchement monétaire européen s’oppose aux stratégies plus prudentes de la Fed et de la Banque d’Angleterre, qui maintiennent des taux élevés par crainte de résurgences inflationnistes. La divergence des politiques monétaires reflète des dynamiques économiques contrastées entre les deux rives de l’Atlantique.

Les prochains mois devraient voir la BCE maintenir sa vigilance entre soutien à la croissance et réactivité aux chocs extérieurs, tandis que l’attention se portera sur l’impact potentiel du plan de relance allemand sur la conjoncture européenne.

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