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Culture

Jafar Panahi, l’éternel rebelle du cinéma iranien, couronné à Cannes

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Malgré la censure et la prison, le réalisateur iranien continue de défier le régime avec ses films engagés, récompensés dans les plus grands festivals.

La carrière de Jafar Panahi ressemble à un parcours semé d’embûches, où chaque projet devient un acte de résistance. Ce samedi, le Festival de Cannes lui a décerné la Palme d’or pour *Un simple accident*, un film qui dénonce avec force l’arbitraire du pouvoir en Iran. Une consécration pour cet artiste de 64 ans, interdit de tourner dans son pays depuis plus d’une décennie.

« Je suis vivant parce que je fais des films », confie-t-il, résumant ainsi sa philosophie. Malgré les interdictions, les emprisonnements et les menaces, Panahi n’a jamais cessé de créer. En 2010, il est condamné à six ans de prison pour avoir soutenu les manifestations post-électorales, une peine assortie d’une interdiction de réaliser des films, de voyager ou de s’exprimer dans les médias. Pourtant, il contourne la censure en tournant clandestinement, souvent en se mettant lui-même en scène pour illustrer son combat.

Ses œuvres, interdites en Iran, sont acclamées à l’étranger. *Taxi Téhéran*, tourné à l’intérieur d’un véhicule, lui vaut l’Ours d’or à Berlin en 2015. *Aucun ours*, primé à Venise, montre comment il dirige une équipe depuis sa cellule via Zoom. Chaque film est un pied de nez au régime, une manière de dénoncer les inégalités et les oppressions, notamment celles subies par les femmes.

Malgré les risques, Panahi refuse l’exil. « Nous partons demain », affirme-t-il sans crainte lorsqu’on l’interroge sur son retour en Iran. Son engagement lui a valu de multiples soutiens, comme le prix Sakharov en 2012 ou cette Palme d’or qui couronne une filmographie audacieuse. Même absent des écrans iraniens, sa voix résonne plus fort que jamais.

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