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Irak : le barrage de Dukan, symbole d’une sécheresse dévastatrice

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Le réservoir le plus important du Kurdistan irakien ne contient plus que le quart de sa capacité, plongeant des millions d’habitants dans une crise hydrique sans précédent.

Au cœur du Kurdistan irakien, le barrage de Dukan, autrefois rempli à ras bord, offre désormais un paysage désolant. Ses eaux ont reculé de manière spectaculaire, laissant apparaître des étendues de terre craquelée là où le lac artificiel s’étendait encore récemment. Les images satellites révèlent une réduction de 56 % de sa superficie depuis 2019, témoignant de l’ampleur du désastre.

Avec une capacité initiale de sept milliards de mètres cubes, le réservoir ne contient plus aujourd’hui que 1,6 milliard, soit à peine 24 % de son volume maximal. Une situation inédite depuis des décennies, selon les responsables locaux. Les causes de cette catastrophe sont multiples : des précipitations anormalement faibles, avec seulement 220 mm de pluie cet hiver contre 600 mm habituellement, mais aussi la multiplication des barrages en amont, en Iran, qui réduisent drastiquement le débit de la rivière du Petit Zab, principale source d’alimentation du lac.

Les conséquences se font sentir bien au-delà des berges asséchées. Les agriculteurs, comme Hussein Khodr, voient leurs récoltes anéanties par le manque d’eau. Ses champs, autrefois submergés, sont aujourd’hui cultivés à la hâte, avec des cultures à cycle court qui ne suffisent pas à compenser les pertes. Plus en aval, des millions d’habitants subissent des coupures d’eau de plus en plus fréquentes, obligeant les autorités à instaurer un rationnement strict.

Dans la province de Kirkouk, les stations de traitement peinent à fonctionner avec un débit réduit de 40 %, contraignant les municipalités à prioriser l’approvisionnement des zones urbaines au détriment des villages isolés. Malgré les efforts pour limiter le gaspillage et lutter contre les branchements illégaux, la situation reste critique.

Cette crise illustre les défis auxquels fait face l’Irak, frappé de plein fouet par le réchauffement climatique. Entre sécheresses récurrentes, désertification et tensions géopolitiques autour des ressources en eau, l’avenir hydrique du pays semble plus que jamais incertain.

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