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Hippodromes en mutation : quand les courses hippiques séduisent une nouvelle génération

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Les hippodromes français réinventent leur image pour attirer un public jeune et festif, loin des traditionnels turfistes. Entre afterworks et animations musicales, la stratégie porte ses fruits.

La scène est inhabituelle : à peine les dernières courses terminées, un DJ monte sur scène à Longchamp pour enflammer la foule. Des milliers de jeunes, élégamment vêtus, dansent sur le gazon tandis que des accras de morue circulent entre les groupes. Loane, 20 ans, avoue ne rien connaître aux paris hippiques, mais apprécie l’ambiance : « C’est une sortie originale, entre amis, avec une belle énergie ». Comme elle, Diego mise quelques euros pour pimenter la soirée, sans prendre les paris trop au sérieux.

Cette reconversion événementielle tombe à pic pour un secteur en difficulté. Alors que les mises traditionnelles reculent de 4%, les « Jeuxdi » – ces afterworks lancés en 2018 – ont rassemblé plus de 80.000 participants l’an dernier. Face au succès, deux dates supplémentaires ont été ajoutées cette année. « Nous sommes dans l’ère du ‘sportainment’, qui combine sport et divertissement », explique un responsable du milieu. La formule fonctionne : les hippodromes français ont enregistré 2,4 millions de visiteurs en 2024, soit 16% de plus qu’en 2023.

À Vincennes, l’approche diffère mais l’objectif reste identique. Les « Nocturnes tropicales », tournées vers la culture antillaise, mélangent courses, bokits et concerts de rap. Sabine, la quarantaine, habituée aux paris avec son père, découvre une facette plus festive des hippodromes : « D’habitude, c’est un univers masculin et âgé. Là, c’est vivant ! ». Ces événements servent de porte d’entrée vers l’univers des courses, comme le confirme une professionnelle : « Nous espérons que ces nouveaux venus reviendront pour l’aspect sportif ».

Entre dimanches familiaux et soirées à thème, les hippodromes multiplient les initiatives pour casser leur image élitiste. Reste à faire coexister ces nouveaux publics avec les parieurs traditionnels. « Nous avons été trop repliés sur nous-mêmes pendant des années », reconnaît un acteur du secteur. Le défi est désormais de réinscrire les courses hippiques dans le paysage culturel français, en associant héritage et modernité.

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