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Harvard défie l’administration Trump et perd 2,2 milliards de subventions fédérales

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L’université d’élite refuse de plier face aux exigences gouvernementales sur la gestion des manifestations étudiantes, entraînant des sanctions financières sans précédent.

L’administration américaine a officialisé le gel de 2,2 milliards de dollars de financements publics destinés à Harvard, après le refus catégorique de l’institution de se conformer à ses directives. Cette décision intervient dans un contexte de tensions persistantes autour des manifestations pro-palestiniennes qui agitent les campus américains depuis plusieurs mois. Le ministère de l’Éducation justifie cette mesure par « l’incapacité persistante » de l’université à lutter contre ce qu’il qualifie d' »antisémitisme institutionnel ».

Dans un communiqué officiel, les autorités fédérales ont dénoncé « des perturbations inacceptables de la vie académique » et « un climat de harcèlement envers les étudiants juifs », exigeant des réformes structurelles en échange du maintien des subventions. Parmi les conditions posées figuraient notamment la révision des politiques de diversité et la modification de certains programmes d’études, jugés complaisants envers des positions anti-israéliennes. Harvard a rejeté ces demandes, les qualifiant d’ingérence inacceptable dans ses affaires académiques.

Le président de l’université, Alan Garber, a fermement réaffirmé l’attachement de l’institution à son indépendance, soulignant qu’aucun pouvoir politique ne pouvait dicter ses orientations pédagogiques ou ses critères de recrutement. Cette position de principe s’appuie sur une interprétation stricte du Premier Amendement, garantissant les libertés académiques et d’expression. Les responsables de Harvard estiment que les exigences gouvernementales franchissent une ligne rouge en cherchant à contrôler directement le contenu des enseignements et des recherches.

Cette crise financière intervient alors que les subventions fédérales représentent près de 11% du budget annuel de l’université, évalué à 6,4 milliards de dollars. Contrairement à Columbia University, qui a accepté d’importantes concessions pour récupérer ses financements, Harvard maintient sa ligne intransigeante. L’institution new-yorkaise a pour sa part engagé une refonte complète de sa gestion des manifestations, créé une nouvelle unité de sécurité sur le campus, et accepté de réformer certains départements universitaires.

Les tensions autour de ce dossier s’inscrivent dans un climat politique particulièrement tendu, où plusieurs étudiants étrangers engagés dans le mouvement pro-palestinien ont fait l’objet d’arrestations ou de procédures d’expulsion. Les récentes interpellations, dont celle d’un étudiant de Columbia né dans un camp de réfugiés palestiniens, illustrent la radicalisation du bras de fer entre l’administration et les universités. Cette affaire dépasse désormais le cadre strictement académique pour toucher à des questions fondamentales de libertés civiques et de relations internationales.

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