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Hajj sous canicule : l’Arabie saoudite en alerte maximale face aux risques sanitaires

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Alors que plus d’un million de fidèles convergent vers La Mecque, les autorités redoutent les conséquences des températures extrêmes sur les pèlerins.

Dans l’ombre des tentes éphémères de Mina, près de La Mecque, les équipes médicales se tiennent prêtes à affronter une vague de pathologies liées à la chaleur. L’hôpital Mina Emergency, comme quatorze autres structures temporaires, a renforcé ses capacités d’accueil en prévision du pèlerinage annuel, qui s’annonce une nouvelle fois marqué par des conditions climatiques difficiles.

L’année dernière, le mercure avait frôlé les 52 degrés, entraînant le décès de plus de 1 300 personnes. Bien que les prévisions météorologiques n’indiquent pas de tels records cette année, les températures devraient largement dépasser les 40 degrés. Déjà, une quarantaine de cas d’hyperthermie ont été signalés parmi les premiers arrivants.

Pour faire face à cette situation critique, les autorités ont déployé des moyens sans précédent. Plus de 50 000 professionnels de santé ont été mobilisés, et les lits d’hôpital équipés pour les urgences ont été augmentés de 60 %. Des unités mobiles, des points d’eau fraîche et des brumisateurs ont été installés près des lieux saints, tandis que la Grande Mosquée bénéficie d’un système de climatisation parmi les plus performants au monde.

Malgré ces mesures, certains pèlerins, emportés par leur ferveur, négligent les risques. Des fidèles comme Badr Chreïté, un Palestinien, estiment que supporter la chaleur fait partie de l’épreuve spirituelle. « Plus nous souffrons, plus grande sera notre récompense », confie-t-il, le visage ruisselant. Une attitude qui inquiète les médecins, notamment à l’approche de l’étape du mont Arafat, où les expositions prolongées au soleil peuvent s’avérer mortelles.

Les leçons des années précédentes ont conduit à des aménagements supplémentaires : allées ombragées, pavés refroidissants et consignes strictes pour éviter les efforts inutiles. Reste que, dans un contexte de réchauffement climatique, le hajj devient chaque année un défi sanitaire de plus en plus complexe à gérer.

Entre dévotion et danger, les pèlerins devront naviguer entre exigences religieuses et impératifs de sécurité. Un équilibre fragile, alors que la canicule menace de transformer ce moment sacré en véritable course contre la montre médicale.

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