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Fin de vie : la HAS privilégie la « qualité du reste à vivre » plutôt que des critères médicaux stricts

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Face aux dilemmes éthiques de l’aide à mourir, l’autorité sanitaire française propose une approche centrée sur le vécu du patient plutôt que sur des pronostics incertains.

La Haute Autorité de Santé (HAS) a rendu un avis déterminant dans le débat sur la fin de vie, rejetant l’idée de fonder une aide active à mourir sur des critères médicaux trop rigides. Selon elle, les notions de « pronostic vital à moyen terme » ou de « phase terminale » manquent de fiabilité scientifique et ne permettent pas une évaluation individualisée. En lieu et place, elle recommande d’évaluer « la qualité du reste à vivre » du patient, une approche plus subjective mais mieux adaptée à la complexité des situations.

L’instance souligne l’absence de consensus international sur la définition d’un pronostic individuel, rappelant que même des pays comme le Québec ont abandonné cette logique après l’avoir testée. Les outils existants, souvent imprécis, ne tiennent pas compte de l’évolution des pathologies ni des ressentis personnels des malades et des soignants. La HAS insiste donc sur la nécessité d’un dialogue approfondi entre le patient, ses proches et les équipes médicales, afin d’appréhender la dimension existentielle de la souffrance.

Cette réflexion collective, présentée comme un « processus continu », doit permettre d’éviter les impasses thérapeutiques et les obstinations déraisonnables. La HAS appelle également à renforcer la formation des professionnels de santé sur ces questions sensibles, pour mieux accompagner les demandes des patients en fin de vie.

Alors que l’Assemblée nationale s’apprête à examiner prochainement une proposition de loi sur l’aide active à mourir, cet avis pourrait influencer les débats. Le texte en discussion prévoit déjà d’autoriser l’accès à une substance létale pour les personnes atteintes d’affections graves et incurables, mais la HAS invite à dépasser les seuls critères médicaux pour intégrer une vision plus humaine de la fin de vie.

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