Monde
Etats-Unis: « aucune preuve » de piratage des élections, la Chine félicite Biden
Des agences américaines chargées de la sécurité des élections ont affirmé n’avoir « aucune preuve » d’un piratage de la présidentielle remportée par le démocrate Joe Biden, félicité vendredi par la Chine avec une semaine de retard.
Elles contredisent ainsi le président sortant Donald Trump, qui refuse de reconnaître sa défaite et a retweeté jeudi des informations infondées selon lesquelles 2,7 millions de votes en sa faveur auraient été effacés à travers le pays.
Joe Biden qui a rassemblé cinq millions de suffrages de plus que le président sortant au niveau national, a consolidé sa victoire jeudi en remportant l’Arizona, que les démocrates n’avaient pas gagné depuis 1996, selon les médias américains.
Avec cet Etat du Sud-Ouest, il rassemble 290 grands électeurs, contre 217 pour M. Trump, alors que 270 dont nécessaires pour remporter la Maison Blanche.
Dans la foulée de cette annonce, la Chine a adressé vendredi ses félicitations à Joe Biden, une semaine après l’annonce de la victoire du candidat démocrate.
« Nous respectons le choix du peuple américain », a déclaré devant la presse le porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin.
l’élection « la plus sûre de l’histoire »
Refusant toujours de jeter l’éponge, Donald Trump a relayé jeudi sur Twitter des informations infondées selon lesquelles un système électoral, appelé Dominion, avait « effacé » 2,7 millions de votes en sa faveur à travers le pays et en avait réattribué des centaines de milliers à son rival démocrate en Pennsylvanie et dans d’autres Etats.
Mais plusieurs autorités électorales locales et nationales ont rejeté les assertions de fraude, affirmant que « l’élection du 3 novembre a été la plus sûre de l’histoire des Etats-Unis », dans un communiqué commun.
« Il n’existe aucune preuve d’un système de vote ayant effacé, perdu ou changé des bulletins, ou ayant été piraté de quelque façon que ce soit », soulignent ces autorités, dont l’agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures (CISA), qui dépend du ministère de la Sécurité intérieure.
« Bien que nous sachions que notre processus électoral fait l’objet de nombreuses affirmations sans fondement et de campagnes de désinformation, nous pouvons vous assurer que nous avons une confiance absolue dans la sécurité et l’intégrité de nos élections », insistent-elles.
Selon des médias américains, le milliardaire républicain envisage de limoger le patron de l’agence gouvernementale CISA, Chris Krebs, qui s’est efforcé ces derniers jours à rejeter les accusations de fraude électorale de grande ampleur.
A Washington, seule une poignée d’élus républicains a rapidement reconnu la victoire de Joe Biden. Mais de nombreux autres sont restés silencieux ou ont soutenu publiquement le président sortant, qui estime que l’élection lui a été « volée », sans éléments concrets à l’appui.
« cirque absurde »
Alors que le président sortant et ses alliés républicains ont déposé une dizaine de plaintes dans plusieurs Etats-clés, l’opposition démocrate l’accuse d’empoisonner la démocratie en refusant de reconnaître la défaite.
« Au lieu de rassembler le pays pour que nous puissions combattre notre ennemi commun, le Covid-19, les républicains du Congrès propagent des théories du complot, nient la réalité et empoisonnent les fondements de notre démocratie », a lancé jeudi lors d’une conférence de presse le chef de la minorité démocrate du Sénat Chuck Schumer.
La présidente démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi, a demandé aux républicains d’arrêter ce qu’elle a appelé un « cirque absurde » et de se tourner vers la lutte contre la pandémie.
Le refus de l’administration Trump de reconnaître sa défaite — une rupture historique avec les usages traditionnels de la politique américaine — constitue « un risque grave pour la sécurité nationale », ont mis en garde jeudi plus de 150 anciens hauts responsables américains dans une lettre dévoilée par Politico.
Parmi les signataires, des deux bords politiques, figurent notamment l’ancien chef du Pentagone Chuck Hagel, un républicain, ou Michael Hayden, ex-patron de l’Agence nationale de sécurité (NSA) et de la CIA.
Ils appellent à ce que Joe Biden puisse avoir accès aux informations « nécessaires pour faire face aux questions urgentes de sécurité nationale, comme le rapport quotidien » que le président reçoit sur les menaces pesant sur les Etats-Unis et dans le monde.
Monde
Syrie: le nouveau pouvoir appelle la population à fêter dans les rues « la victoire de la révolution »
La chute du régime Assad marque un tournant historique en Syrie, où les rues de Damas résonnent désormais des chants de la révolution.
L’appel à la célébration lancé par Abou Mouhammad al-Jolani, chef de la coalition armée qui a pris le contrôle de Damas, marque un tournant dans l’histoire récente de la Syrie. Après une offensive de 11 jours, la capitale est tombée aux mains de la coalition rebelle, mettant fin à des décennies de domination de la famille Assad. Ce changement de pouvoir, bien que salué par certains comme une victoire, pose de nombreux défis pour la reconstruction d’un pays fracturé par des années de guerre civile.
Dans la capitale, l’ambiance est festive. Devant la mosquée des Omeyyades, les jeunes se préparent à accueillir les fidèles pour la prière du vendredi, où al-Jolani, désormais connu sous son vrai nom Ahmad al-Chareh, est attendu. Les commerçants profitent de l’occasion pour vendre des symboles de la révolution, comme le drapeau à trois étoiles, qui flotte désormais sur les bâtiments officiels. La liesse populaire est palpable, les haut-parleurs diffusent des chants glorifiant la nouvelle Syrie, mais derrière cette façade de joie, se cachent des défis monumentaux.
Le nouveau gouvernement, dirigé par le Premier ministre Mohammad al-Bachir, a promis de respecter les droits de toutes les communautés et de rétablir un État de droit. Cependant, la communauté internationale reste vigilante. Les dirigeants du G7 se réunissent en visioconférence pour examiner la situation, tandis qu’un sommet régional est prévu en Jordanie pour discuter de l’avenir du pays. La Turquie, quant à elle, se trouve face à un dilemme avec la question kurde en Syrie, soutenant des forces rebelles contre le contrôle kurde dans le nord-est du pays.
La lutte contre le groupe jihadiste État islamique (EI) reste une priorité, comme l’a souligné le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, lors de sa visite à Ankara. La Turquie et les États-Unis s’accordent sur l’importance de ne pas laisser l’EI reprendre pied en Syrie. De plus, les activités militaires israéliennes et turques dans la région sont scrutées de près pour éviter toute escalade de conflit.
Sur le plan humanitaire, la situation est critique. Plus d’un million de personnes ont été déplacées depuis le début de l’offensive rebelle, et les agences de l’ONU lancent des appels à l’aide pour fournir de la nourriture et des secours aux populations vulnérables. La quête des familles pour retrouver des proches disparus dans les prisons de l’ancien régime est également un drame humain qui se poursuit, avec des listes de milliers d’auteurs de crimes graves établies par la Commission d’enquête des Nations Unies.
Bien que la chute de Damas soit perçue par certains comme une libération, la route vers la stabilité et la réconciliation nationale est longue et semée d’embûches. Les nouvelles autorités devront naviguer entre les attentes de la population, les pressions internationales et les réalités d’un pays profondément divisé et meurtri par la guerre.
Monde
Donald Trump élu Homme de l’année par le magazine Time
L’ancien et futur président des États-Unis, Donald Trump, est honoré par Time Magazine comme personnalité de l’année 2024, marquant un retour en force sur la scène politique mondiale.
Donald Trump, réélu à la présidence américaine après une campagne électorale tumultueuse, a été désigné « Person of the Year » par Time Magazine en 2024. Ce choix, bien que controversé, illustre une renaissance politique remarquable et souligne l’influence déterminante de Trump sur le paysage politique contemporain.
En dépit des critiques et des tensions qui ont marqué sa première présidence, Trump a réussi à captiver l’électorat américain. Sa réélection, le 5 novembre dernier, a été obtenue non seulement par le collège électoral mais aussi par un vote populaire sans précédent. Ce succès électoral incontestable a été salué par Time Magazine, qui lui consacre sa couverture avec la mention « Le grand retour », soulignant ainsi son « comeback politique stupéfiant ».
Sam Jacobs, le rédacteur en chef de Time, a expliqué dans un éditorial que le choix de Trump s’imposait en raison de son rôle dans le remodelage de la présidence américaine et son impact sur le rôle de l’Amérique dans le monde. Selon Jacobs, Trump a su tirer parti d’une vague de populisme et d’une défiance croissante envers les institutions traditionnelles. « Trump est à la fois l’initiateur et le bénéficiaire de ces dynamiques », écrit-il, décrivant un leader qui a su transformer l’hostilité en capital politique.
Le retour de Trump sur la scène internationale a été symboliquement marqué par sa présence à la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Sa venue, parmi les chefs d’État et les personnalités mondiales, a été l’occasion de renforcer son image de leader mondial. Il a même utilisé cette occasion pour promouvoir son nouveau parfum, illustrant son habileté à mêler politique et marketing personnel.
L’élection de Donald Trump comme Homme de l’année par Time Magazine en 2024 reflète non seulement son influence indéniable sur la politique américaine mais aussi son impact sur le rôle de l’Amérique dans le monde. Ce choix, bien que surprenant pour certains, souligne une ère de transformation politique et de repositionnement international sous l’égide de Trump.
Europe
Le Portugal, fleuron européen du cannabis médical
Le Portugal se positionne comme un leader européen dans la production de cannabis à usage médical, grâce à des conditions climatiques idéales et une législation avant-gardiste.
Le Portugal émerge comme un acteur clé dans le domaine du cannabis médical en Europe. Grâce à un climat favorable et une réglementation adaptée, le pays attire de nombreuses entreprises pharmaceutiques, se positionnant comme un pionnier sur le marché européen.
Dans la région de Serpa, au sud du Portugal, des ouvriers agricoles récoltent du cannabis destiné à des fins thérapeutiques. José Martins, agronome en charge de cette vaste plantation, souligne que le Portugal bénéficie d’un environnement unique pour cette culture. La région, avec ses collines paisibles et son ensoleillement exceptionnel, offre des conditions idéales pour la croissance du cannabis, réduisant ainsi les coûts énergétiques par rapport aux cultures sous serres.
L’entreprise portugaise FAI Therapeutics, filiale du groupe Iberfar, a investi dans cette filière dès 2022. Cette initiative vise à concurrencer les sociétés étrangères déjà bien implantées dans le pays. Pedro Ferraz da Costa, PDG d’Iberfar, insiste sur la qualité et la sécurité des produits portugais, qui répondent aux exigences internationales grâce à un cadre réglementaire strict mis en place dès 2019.
À Cantanhede, au centre du Portugal, la multinationale canadienne Tilray a établi une importante installation. José Tempero, directeur médical de Tilray, affirme que le Portugal est à l’avant-garde de la production de cannabis médical en Europe. Avec ses serres de 4,4 hectares, Tilray peut produire jusqu’à 27 tonnes de cannabis par an, destinées à divers marchés mondiaux, y compris en Europe, en Amérique latine et en Australie.
Malgré cette expansion, l’accès au cannabis médical pour les patients portugais reste limité. Non remboursé par la sécurité sociale et peu prescrit par les médecins, le cannabis thérapeutique souffre encore d’une certaine stigmatisation. Lara Silva, mère d’une enfant épileptique, témoigne de l’inefficacité du système actuel. Elle doit importer du CBD depuis l’Espagne pour traiter les crises de sa fille, constatant des améliorations significatives.
Le marché mondial du cannabis médical est en pleine croissance, avec une valeur estimée à 16,6 milliards de dollars en 2023, et une projection à plus de 65 milliards en 2030. L’Europe, en particulier, devrait voir sa part du marché bondir de 226 millions de dollars à plus de 1,2 milliard d’ici la fin de la décennie. Le Portugal, avec ses exportations de près de 12 tonnes de produits médicaux à base de cannabis en 2023, principalement vers l’Allemagne, la Pologne, l’Espagne et l’Australie, est bien placé pour capitaliser sur cette tendance.
Cependant, l’acceptation du cannabis médical au Portugal reste un défi. Les patients et les professionnels de santé doivent surmonter les préjugés et les obstacles administratifs pour que cette thérapie devienne une option de traitement reconnue et accessible.
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