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Des nations accusées de manipuler leurs forêts pour masquer leur inaction climatique

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Certains pays exploitent les failles des règles internationales pour gonfler artificiellement leur capacité d’absorption du CO2, retardant ainsi leur transition énergétique.

Plusieurs États, dont le Brésil et l’Australie, sont pointés du doigt pour avoir exagéré le rôle de leurs forêts dans la lutte contre le réchauffement climatique. Selon une analyse récente, ces pays utilisent des estimations optimistes des puits de carbone naturels pour justifier une réduction moins ambitieuse de leurs émissions liées aux énergies fossiles.

Les forêts et les zones humides jouent un rôle crucial dans la captation du dioxyde de carbone, mais leur efficacité reste difficile à quantifier avec précision. Les scientifiques alertent même sur le risque que ces écosystèmes, fragilisés par les dérèglements climatiques, voient leur capacité d’absorption diminuer. Pourtant, certains gouvernements intègrent des projections généreuses dans leurs bilans carbone, ce qui leur permet d’afficher des résultats plus favorables sans réduire significativement leur dépendance aux combustibles fossiles.

Ces calculs contestables brouillent les pistes dans l’évaluation des engagements climatiques nationaux, alors que chaque pays doit présenter ses nouveaux objectifs de réduction d’émissions d’ici la prochaine conférence internationale sur le climat. En minimisant l’urgence de décarboner leurs économies, ces États compromettent les efforts globaux pour respecter l’accord de Paris.

L’Australie, par exemple, affirme avoir diminué son empreinte carbone de 28 % depuis 2005, alors que ses émissions réelles n’ont reculé que de 2 %. De son côté, le Brésil a annoncé des objectifs ambitieux sans préciser la part attribuée à la protection de ses forêts, laissant planer le doute sur la sincérité de ses engagements.

Sans cadre réglementaire strict, ces pratiques risquent de saper la crédibilité des politiques climatiques. Les experts estiment que les incertitudes entourant les puits de carbone pourraient représenter l’équivalent des émissions annuelles de l’Union européenne, soit trois milliards de tonnes de CO2. Une marge de manœuvre trop souvent exploitée pour éviter les transformations structurelles nécessaires à la neutralité carbone.

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