Nous rejoindre sur les réseaux

Monde

Côte d’Ivoire: tension dans l’attente des résultats de la présidentielle

Article

le

cote-d’ivoire:-tension-dans-l’attente-des-resultats-de-la-presidentielle

Les Ivoiriens attendaient dimanche dans une ambiance tendue les résultats de l’élection présidentielle, notamment le taux de participation, au lendemain d’un scrutin boycotté par l’opposition qui parle déjà d’un « échec » du pouvoir, alors que le président Alassane Ouattara, confiant, a appelé au calme.

Le bilan des violences qui ont été nombreuses dans la moitié sud du pays n’était pas connu dans l’immédiat mais l’opposition comme le pouvoir ont évoqué des « morts ». Quelque 35.000 membres des forces de l’ordre avaient été déployés dans le pays.

Avant le scrutin, une trentaine de personnes étaient mortes dans des violences depuis l’annonce en août de la candidature du président Ouattara à un troisième mandat que l’opposition juge « anticonstitutionnel ».

A Abidjan, il est vrai traditionnellement calme le dimanche matin, la circulation était anormalement fluide avec des forces de l’ordre déployées à des points stratégiques.

Dans les quartiers, les gens sortaient pour faire des courses, aller à l’église, et même faire du sport. « Il faut bien vivre. On ne travaille pas », souligne Tidiane, un habitant du quartier populaire de Marcory.

Alassane Ouattara, 78 ans, qui devrait s’imposer dès le premier tour en raison du boycott de l’opposition, a appelé au calme samedi : « J’en appelle à ceux qui ont lancé un mot d’ordre de désobéissance civile qui a conduit à des morts d’hommes : qu’ils arrêtent!. Je dis aux jeunes de ne pas se laisser manipuler ».

Le dépouillement était terminé dimanche matin dans la plupart des bureaux et les résultats étaient en train d’être acheminés vers la Commission électorale indépendante (CEI).

Sans surprise, alors que l’opposition avait appelé au boycott, les chiffres provenant du Nord, traditionnellement favorable à Alassane Ouattara, lui donnent une victoire écrasante avec une forte participation, alors que dans les zones de l’opposition de nombreux bureaux ont été saccagés ou tout simplement n’ont pas ouvert.

Par exemple, dans le bureau de vote 3 du groupe scolaire Korhogo-Est (Nord), le dépouillement donne 405 votants sur 408 inscrits, avec 402 bulletins favorables à Ouattara et 3 nuls, soit un score… de 99,26% de participation et de 100% des voix pour M. Ouattara, a constaté un journaliste de l’AFP.

La situation est tout autre dans le Sud. A Daoukro (centre-est), fief de l’opposant et ancien président Henri Konan Bédie, aucun électeur n’a pu voter et les barrages érigés la veille étaient encore en place dimanche, ont constaté des journalistes de l’AFP. C’était le cas dans de nombreuses autres villes du pays, selon des habitants.

« Gouvernement de transition » de l’opposition ?

La CEI a cinq jours pour annoncer les résultats mais devrait le faire dès lundi, selon une estimation d’un de ses membres.

Adama Bictogo, un des principaux responsables du parti au pouvoir, a estimé que « le 31 octobre n’a pas été une journée de déluge, comme l’avait prédit l’opposition ».

« La Côte d’Ivoire a besoin d’autre chose que d’hommes du passé », a-t-il ironisé à propos du principal opposant, Henri Konan Bédié, 86 ans.

« Ce coup d’Etat électoral a été un échec. Le peuple ivoirien à réussi à faire échec à cette élection », a lancé de son côté le porte-parole de l’opposition Pascal Affi N’Guessan, parlant de « deuil national ».

Selon plusieurs de ses membres, l’opposition qui a donné rendez-vous à la presse dimanche en fin de matinée, prépare un « gouvernement de transition ».

L’ancien chef rebelle et ex-Premier ministre Guillaume Soro a, depuis son exil européen, affirmé ne plus reconnaître le président Ouattara, appelant à « oeuvrer » à son départ. « Je saisis la pertinence d’un gouvernement de transition », a-t-il dit.

L’ancien ministre Abdallah Mabri Toikeusse, qui a quitté la coalition présidentielle avant le scrutin, a lui appelé au « maintien de la mobilisation dans les villes et villages ».

Cette tension chez le premier producteur mondial de cacao, fait craindre une nouvelle crise dans une région éprouvée par des attaques jihadistes incessantes au Sahel, par un putsch au Mali, une élection contestée en Guinée et une contestation politique chez le géant voisin nigérian.

Des milliers d’Ivoiriens avaient quitté les grandes villes pour « aller au village », anticipant des troubles, dix ans après la crise qui avait suivi la présidentielle de 2010, faisant 3.000 morts, à la suite du refus du président Laurent Gbagbo, qui était au pouvoir depuis 2000, de reconnaître sa défaite face à M. Ouattara.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Monde

La COP28 détient le record du nombre de lobbyistes des énergies fossiles, selon des ONG

Article

le

La COP28 détient le record du nombre de lobbyistes des énergies fossiles, selon des ONG

Selon la coalition Kick Big Polluters Out, la COP28 est envahie par les lobbyistes des énergies fossiles, mettant en danger les discussions sur le changement climatique.

La 28e Conférence des Parties (COP28) de l’ONU sur le climat, actuellement en cours à Dubaï, est marquée par la présence massive de lobbyistes des énergies fossiles. Selon une étude de la coalition Kick Big Polluters Out (KBPO), au moins 2 456 lobbyistes représentant ces industries ont obtenu une accréditation pour participer à l’événement, un chiffre quatre fois supérieur à celui de la précédente COP27.

La situation est si préoccupante que les ONG affirment que ces lobbyistes sont la principale raison pour laquelle la COP28 est plongée dans un brouillard de déni climatique. Cette augmentation massive du nombre de lobbyistes des énergies fossiles menace sérieusement les discussions sur le changement climatique et les mesures à prendre pour lutter contre ce problème mondial.

Si l’on considère ces lobbyistes comme une délégation, ils constitueraient la troisième plus grande présence à la COP28, derrière le Brésil et les Émirats arabes unis. Cette présence massive dépasse largement celle des délégations des dix pays les plus vulnérables au changement climatique, ainsi que celle des représentants des populations indigènes.

Parmi les lobbyistes des énergies fossiles accrédités, on trouve des personnalités influentes telles que Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, accrédité par la France. L’Italie a emmené des cadres d’Eni, tandis que l’Union européenne a fait venir des employés de BP, Eni et ExxonMobil. Les organisations professionnelles ayant le statut d’observateur à la COP ont également mobilisé leur contingent d’employés de Shell, TotalEnergies ou Equinor. Notons également que le président émirati du sommet, Sultan al-Jaber, est lui-même directeur de la compagnie pétrolière nationale, Adnoc.

La présence massive de lobbyistes des énergies fossiles à la COP28 suscite des inquiétudes quant à l’impact sur les décisions et les engagements pris lors de cette conférence cruciale. Le retrait progressif des énergies fossiles, notamment le pétrole, le gaz et le charbon, est au cœur des enjeux de la COP28, et la présence de ces lobbyistes soulève des questions sur leur rôle et leur influence dans les négociations climatiques.

Cette situation met en lumière la nécessité de trouver un équilibre entre la participation d’acteurs industriels et la prise de décisions visant à lutter efficacement contre le changement climatique. Les ONG et les défenseurs de l’environnement appellent à une plus grande transparence et à des mesures pour réduire l’influence des intérêts industriels sur les discussions climatiques mondiales.

Lire Plus

Europe

La Cour européenne des droits de l’homme ouvre une procédure contre la France pour « acte de torture »

Article

le

La Cour européenne des droits de l’homme ouvre une procédure contre la France pour "acte de torture"

La Cour européenne des droits de l’homme examine le cas de Laurent Théron, éborgné lors d’une manifestation en 2016.

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a pris une mesure sans précédent en ouvrant une procédure à l’encontre de la France pour ce qui est qualifié d' »acte de torture » ou de « traitements inhumains et dégradants » à l’encontre d’un manifestant blessé lors d’une manifestation contre la loi travail en 2016.

Cette décision intervient après sept années de combat judiciaire dans l’affaire Laurent Théron. Le manifestant avait perdu l’usage de son œil droit le 15 septembre 2016, lorsqu’il avait été atteint au visage par l’explosion d’une grenade à main de désencerclement tirée par un CRS lors de la manifestation. Le brigadier-chef responsable du tir avait été renvoyé devant la cour d’assises de Paris, mais avait été acquitté le 14 décembre 2022 au motif de la légitime défense, malgré l’absence de réel danger.

Les avocats de Laurent Théron, Mes Céline Moreau, Olivier Peter et Lucie Simon, ont exprimé leur satisfaction face à l’ouverture de cette procédure par la CEDH. Ils ont souligné que cette décision pourrait avoir un impact significatif sur d’autres enquêtes en cours concernant des manifestants blessés, notamment lors du mouvement des Gilets jaunes. Cette affaire soulève des questions cruciales sur la responsabilité de l’État français dans la protection des droits des manifestants, en particulier face à l’utilisation excessive de la force.

La CEDH, basée à Strasbourg, a communiqué au gouvernement français deux questions essentielles : le requérant a-t-il été « victime de traitements contraires à l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme », qui prohibe la torture et les traitements inhumains et dégradants ? De plus, « l’enquête menée en l’espèce par les autorités internes a-t-elle satisfait aux exigences de l’article 3 de la Convention » ?

Cette procédure devrait prendre plusieurs mois, mais elle suscite déjà un débat important sur la question de la protection des droits des manifestants en France et l’application de la législation en matière de maintien de l’ordre.

Lire Plus

Monde

Guerre entre Israël et le Hamas : l’armée israélienne annonce avoir repris les combats

Article

le

Guerre entre Israël et le Hamas : l'armée israélienne annonce avoir repris les combats

L’armée israélienne a confirmé avoir « repris » ses frappes sur une partie de ce territoire, accusant le Hamas d’avoir « violé » la trêve en tirant vers le territoire israélien.

La trêve entre Israël et le Hamas, qui avait apporté un fragile répit dans la région, a pris fin sans qu’un nouvel accord puisse être conclu. La situation s’est rapidement détériorée, avec des sirènes d’alerte à la roquette retentissant dans plusieurs localités israéliennes et des frappes aériennes ainsi que des tirs d’artillerie constatés dans la ville de Gaza.

L’armée israélienne a annoncé avoir repris les « combats » contre le Hamas, invoquant la violation de la trêve par le mouvement islamiste. Tsahal a déclaré sur le réseau social X : « Le Hamas a violé la pause opérationnelle en tirant des roquettes vers le territoire israélien », justifiant ainsi la reprise des opérations militaires. Cette escalade a provoqué des moments de panique parmi les populations civiles des deux côtés.

Peu avant l’expiration de la trêve, le système de défense antiaérien israélien a réussi à intercepter avec succès un tir de roquette en provenance de la bande de Gaza. Cependant, des pertes tragiques ont été signalées du côté palestinien, avec six Palestiniens tués dans un raid aérien israélien sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Deux enfants ont également perdu la vie dans des raids aériens sur la ville de Gaza, selon un médecin de l’hôpital Ahli Arab.

La trêve avait vu la libération de plusieurs otages des deux côtés. Six otages israéliens ont été libérés par le Hamas, rejoignant deux autres qui avaient été relâchés plus tôt dans la journée. En échange, Israël a libéré trente Palestiniens, principalement des femmes et des mineurs détenus dans des prisons israéliennes, conformément à l’accord négocié. Cette trêve avait déjà permis la libération de 80 otages israéliens, principalement des femmes et des enfants, ainsi que de 240 prisonniers palestiniens. Toutefois, un certain nombre d’étrangers et de binationaux, dont la plupart étaient des Thaïlandais travaillant en Israël, avaient également été pris en otage.

La situation reste tendue dans la région, avec des inquiétudes croissantes quant à la poursuite des hostilités et à l’impact sur les civils pris au milieu de ce conflit. Les efforts diplomatiques visant à rétablir un cessez-le-feu durable se poursuivent, mais la route vers la paix semble plus incertaine que jamais.

Lire Plus

Les + Lus