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Économie

Climatisation en Inde : une course contre la chaleur qui réchauffe la planète

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Alors que les températures battent des records, les ménages indiens s’équipent massivement en climatiseurs, aggravant paradoxalement la crise climatique.

En Inde, l’explosion des ventes de climatiseurs illustre un dilemme moderne : comment concilier confort vital et urgence écologique ? Avec 14 millions d’appareils vendus en 2024 et un marché qui pourrait doubler d’ici 2030, le pays fait face à une demande croissante, alimentée par des étés de plus en plus intolérables. Pourtant, cette solution individuelle aggrave le problème collectif.

Les villes indiennes étouffent sous des pics dépassant régulièrement 45°C, poussant même les foyers modestes à s’endetter pour s’offrir un peu de fraîcheur. À New Delhi, Aarti, jeune commerciale, a troqué son ventilateur rudimentaire contre un climatiseur après des nuits passées à dormir sur le toit. « C’est devenu une nécessité, pas un luxe », confie-t-elle, malgré le coût équivalent à plusieurs mois de salaire.

Derrière ce boom se cache une bombe climatique. Les climatiseurs indiens, majoritairement alimentés par des centrales au charbon, pourraient absorber la moitié de la production électrique nationale d’ici 2050 selon les projections. Leurs gaz réfrigérants et les rejets de chaleur accentuent encore le réchauffement urbain – un cercle vicieux bien connu des scientifiques.

Les fabricants misent sur des modèles moins énergivores, mais l’absence de régulation stricte freine la transition. Dans les ruelles polluées de Delhi, les commerçants comme Japsahib Singh voient défiler une clientèle pressée, prête à payer en plusieurs fois. « Les gens veulent des appareils durables, mais l’air corrosif les use prématurément », constate-t-il.

Entre survie quotidienne et crise globale, l’Inde incarne un paradoxe planétaire : rafraîchir les corps tout en surchauffant la Terre. Sans politique ambitieuse pour des alternatives durables, le remède risque d’aggraver le mal.

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