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Climat politique délétère : les maires français lâchent leur écharpe en masse

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Les dissensions internes au sein des conseils municipaux poussent un nombre record d’édiles à démissionner, selon une étude récente.

La fonction de maire connaît une crise sans précédent en France. Près de 6 % des élus municipaux ont quitté leur poste depuis 2020, un taux quatre fois supérieur à celui enregistré entre 2008 et 2014. Les chiffres révèlent une tendance alarmante : plus de 2 100 démissions volontaires ont été recensées, soit une moyenne de 40 par mois.

Le principal motif de ces départs ? Les tensions politiques au sein des assemblées locales. Dans 31 % des cas, les conflits entre élus, qu’ils opposent majorité et opposition ou qu’ils divisent la majorité elle-même, ont conduit à des démissions en cascade. Ces dissensions fragilisent les exécutifs, parfois jusqu’à provoquer des élections anticipées lorsque le conseil perd plus d’un tiers de ses membres.

Si les passations de pouvoir anticipées (13,7 %) et les problèmes de santé (13,1 %) arrivent ensuite, d’autres facteurs comme la lassitude (5,1 %) ou les contraintes professionnelles (3,4 %) pèsent moins dans la balance. Contrairement aux idées reçues, les agressions physiques ou verbales restent marginales dans ces décisions.

Les petites communes paient le plus lourd tribut, avec 42 % des démissions dans les villages de moins de 500 habitants. Toutefois, les villes de 1 000 à 3 500 habitants connaissent une hausse inédite, tandis que les grandes agglomérations affichent un risque proportionnellement plus élevé. Les nouveaux maires, souvent moins préparés aux réalités du terrain, représentent plus de la moitié des démissionnaires.

Cette crise s’explique en partie par le contexte post-Covid, qui a perturbé la cohésion des équipes et accru les tensions autour des prises de décision. Beaucoup d’élus déplorent une gestion trop solitaire, source de frustrations et de désengagement. Sans formation adaptée, certains maires peinent à assumer leur rôle, notamment dans les dossiers complexes.

L’étude souligne enfin des disparités géographiques, avec des départements comme l’Isère, la Haute-Garonne ou le Nord particulièrement touchés, sans qu’un schéma commun n’émerge clairement. Une certitude demeure : la fonction municipale, autrefois stable, traverse une période de turbulence majeure.

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