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Bétharram : une commission indépendante se mobilise pour faire éclater la vérité

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Face aux violences révélées dans l’établissement catholique, une enquête inédite est lancée pour recueillir les témoignages et envisager des réparations.

Une commission d’enquête indépendante, mise en place par la congrégation des pères de Bétharram, entame officiellement ses travaux. Son objectif : recenser les témoignages des victimes de violences physiques et sexuelles au sein de l’institution, tout en ouvrant la voie à des indemnisations. Cette initiative intervient après la reconnaissance, en mars dernier, de la responsabilité de la congrégation dans les abus subis par près de 200 anciens élèves.

Financée à hauteur de 120 000 euros pour une durée d’un an, cette instance s’inspire des modèles de justice transitionnelle, tels que les commissions vérité déployées en Argentine ou en Afrique du Sud. Elle vise à analyser ces violences comme un phénomène systémique plutôt qu’une série de cas isolés. Les victimes, qu’elles aient déjà porté plainte ou non, sont invitées à se manifester, de même que toute personne détenant des informations pertinentes.

Les premières auditions ont débuté, avec un calendrier précis : les témoignages des victimes seront suivis, dès juillet, par ceux des membres du clergé et des auteurs présumés. Parallèlement, un travail de numérisation des archives est en cours, en collaboration avec un laboratoire du CNRS, afin de garantir la transparence des investigations.

Cependant, des voix s’élèvent pour dénoncer une tentative de « blanchiment ». Certaines victimes, comme Marc Lacoste-Séris, estiment que seule la justice pénale peut véritablement sanctionner les responsables. Malgré ces critiques, les responsables de la commission insistent sur l’urgence d’agir, évoquant même des mesures de réparation avant la fin de l’année.

La question financière reste épineuse. Si des indemnités ont déjà été versées à certaines victimes, les ressources de la congrégation semblent insuffisantes pour couvrir l’ensemble des demandes. Des solutions alternatives, comme la vente de biens immobiliers ou une participation de l’État, sont envisagées, mais rien n’est encore acté. Dans ce contexte tendu, la commission devra concilier exigence de vérité et attentes légitimes des victimes.

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