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Culture

Bastien Vivès échappe à un procès pour dessins controversés : la justice se déclare incompétente

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L’auteur de bande dessinée, accusé de représentation de mineurs dans des contextes sexuels, voit l’affaire renvoyée au parquet après une décision technique du tribunal de Nanterre.

Le tribunal correctionnel de Nanterre a estimé mardi qu’il n’était pas compétent pour juger Bastien Vivès, poursuivi pour des illustrations jugées pédopornographiques dans deux de ses albums. La présidente a souligné l’absence d’éléments prouvant que les faits allégués s’étaient déroulés dans les Hauts-de-Seine, entraînant le renvoi du dossier au parquet.

L’affaire, ouverte en 2023 après des plaintes d’associations de protection de l’enfance, concernait principalement les albums *Petit Paul* et *La Décharge mentale*. Le premier met en scène un enfant dans des situations sexuelles explicites, tandis que le second aborde des relations entre un adulte et des adolescentes. Les éditeurs Glénat et Les Requins Marteaux étaient également mis en cause pour diffusion de ces contenus.

L’avocat de l’auteur, Me Richard Malka, a salué une décision mettant fin à ce qu’il qualifie de « procès en sorcellerie », insistant sur l’absence de preuves matérielles. Selon lui, aucune infraction ne pouvait être retenue dans cette juridiction. Le parquet a confirmé qu’aucune autre instance n’était pour l’instant saisie du dossier.

Bastien Vivès, présent à l’audience, a défendu son travail comme relevant de la satire et de la liberté artistique, niant toute apologie de la pédocriminalité. « Je ne suis pas militant, mais artiste », a-t-il déclaré, évoquant une volonté d’explorer des zones d’ombre sans glorifier la violence.

Les associations plaignantes, dont la Fondation pour l’enfance, avaient argué que ces dessins pouvaient servir de « tremplin » à des passages à l’acte, rappelant que « l’art n’est pas au-dessus des lois ». Malgré leur mobilisation, le tribunal a tranché en faveur d’une irrecevabilité territoriale, laissant l’affaire en suspens.

Cette décision intervient après plusieurs années de polémiques autour des œuvres de Vivès, dont certaines avaient déjà été dénoncées pour leur contenu choquant. En 2023, le Festival d’Angoulême avait annulé une exposition lui étant consacrée suite à des menaces, et plusieurs individus avaient été condamnés pour intimidation à son encontre.

Les éditeurs, quant à eux, maintiennent leur engagement en faveur de la liberté d’expression, tout en rejetant toute intention de banaliser les violences sexuelles sur mineurs. L’issue juridique définitive reste incertaine, le parquet devant désormais déterminer la suite à donner.

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