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Culture

Au Qatar, la pêche ancestrale séduit les nouvelles générations

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Le festival « Senyar » célèbre les techniques traditionnelles de pêche, un héritage culturel qui résiste à la modernité.

Sur les eaux turquoise du Golfe, des boutres en bois glissent silencieusement, portant des pêcheurs déterminés à perpétuer une tradition vieille de plusieurs siècles. Le festival « Senyar », qui vient de s’achever à Doha, a rassemblé des passionnés autour d’une compétition exigeante : capturer les plus beaux spécimens marins à l’aide de simples lignes à main, sans recours aux technologies modernes.

Parmi les prises les plus impressionnantes, deux mérous tachetés et un maquereau local, chacun pesant près de dix kilos, ont été exhibés sous les applaudissements du public. Ces trophées symbolisent bien plus qu’une victoire sportive : ils incarnent un lien profond avec le passé maritime du Qatar, autrefois centré sur la pêche et la plongée perlière.

Pour Mohammed Al-Hail, officier de marine et participant, cette expérience est une véritable immersion dans l’histoire. « C’était extraordinaire », confie-t-il, évoquant les quatre jours passés en mer avec son équipe. Autour de lui, des enfants admirent les poissons exposés, curieux de découvrir les techniques de leurs aïeux. Le festival ne récompense pas seulement la taille des prises, mais aussi leur diversité, privilégiant des espèces emblématiques comme le mérou ou le thazard.

L’événement dépasse le simple cadre de la compétition. Pour Youssuf Al Mutawa, dont l’équipe navigue à bord du « Lusail », il s’agit de transmettre un savoir-faire. « Quand le vent tombe, les gros poissons remontent », explique-t-il, partageant des astuces héritées de générations de marins. Son père, commerçant maritime dans les années 1940, a dû abandonner son boutre après un naufrage, se reconvertissant dans l’industrie pétrolière naissante. Aujourd’hui, le festival permet aux jeunes de comprendre les défis de cette époque révolue.

Même au-delà des frontières qataries, l’engouement est palpable. Ali Almulla, venu de Dubaï, participe pour la deuxième fois. « C’est essentiel que les nouvelles générations sachent comment vivaient nos ancêtres », souligne-t-il. Bien que la victoire soit gratifiante, l’essentiel réside dans la préservation de ce patrimoine. Entre souvenirs familiaux et fierté nationale, « Senyar » réussit son pari : faire revivre, le temps d’une semaine, l’âme maritime d’un pays désormais tourné vers l’avenir.

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