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Au Cachemire indien, une famille retrouve son foyer après l’horreur des bombardements

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Après une semaine d’exode forcé, les Sharma reviennent dans leur quartier dévasté de Poonch, entre soulagement et crainte d’une reprise des violences.

Les sirènes des bombardements résonnaient encore dans les rues de Poonch lorsque Shruti Sharma a pris la décision de fuir avec ses trois enfants. Une semaine plus tard, cette enseignante de 37 ans contemple avec émotion les murs encore debout de sa maison, miraculeusement épargnée par les frappes pakistanaises. Autour d’elle, le quartier porte les stigmates des combats : façades éventrées, toitures effondrées et amas de gravats témoignent de la violence des affrontements.

Le 7 mai au petit matin, des obus ont commencé à s’abattre sur cette ville frontalière du Cachemire indien, située le long de la ligne de contrôle qui sépare les deux nations rivales. Comme des centaines d’autres habitants, la famille Sharma a dû quitter précipitamment les lieux pour se réfugier à Jammu, à près de 300 kilomètres de là. Un voyage de douze heures ponctué d’appels angoissants et de nouvelles tragiques, comme la mort d’un neveu dans l’explosion d’une station-service où leur taxi s’était arrêté peu avant.

De retour dans leur foyer, les Sharma partagent leur soulagement mêlé d’appréhension. « Je n’arrive toujours pas à croire que nous soyons revenus sains et saufs », confie Shruti en serrant contre elle son fils de deux ans. Sa belle-mère, Champa Devi, observe avec tendresse les enfants jouer dans le jardin, consciente que la vie ne reprendra pas son cours normal de sitôt. Les traces des combats sont partout, et les rumeurs de survols de drones entretiennent la psychose.

Le retour s’est fait progressivement, avec des arrêts stratégiques le long de la route pour reprendre des forces et échanger avec d’autres familles en exode. Les conversations, empreintes de gravité, reviennent inlassablement sur les disparus et les destructions. « Notre ville ne sera plus jamais la même », murmure Purnima, la mère de Shruti, en rangeant les quelques affaires sauvées du désastre.

Alors que le soleil décline sur Poonch, la famille se réunit enfin pour partager un thé bien mérité. Dans l’embrasure de la porte, Sanjeev, le mari resté sur place pendant l’exode, contemple ce moment de répit avec une gratitude teintée d’inquiétude. Les accords de cessez-le-feu restent fragiles, et chacun sait que la paix dans cette région disputée ne tient qu’à un fil. « Nous sommes chez nous, c’est l’essentiel », conclut Champa Devi en caressant les cheveux de son petit-fils. Mais dans ses yeux persiste cette même question qui hante tous les habitants de la frontière : jusqu’à quand ?

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