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« Assassin’s Creed Shadows » : Le pari risqué d’Ubisoft pour sauver son empire

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Le géant français du jeu vidéo mise sur son nouvel opus pour se relancer après des années difficiles. Entre attentes des fans et polémiques, l’avenir de l’entreprise se joue désormais sur ce titre phare.

Ubisoft, l’un des poids lourds mondiaux du secteur du jeu vidéo, espère retrouver son lustre d’antan avec la sortie de « Assassin’s Creed Shadows ». Ce quatorzième volet de la saga culte, disponible depuis jeudi sur PC, PS5 et Xbox Series, représente un enjeu crucial pour l’éditeur, confronté à une série de revers ces dernières années. Entre lancements décevants, scandales internes et difficultés financières, l’entreprise mise tout sur ce nouvel épisode pour renouer avec le succès.

Dès les premières heures de sa sortie, le jeu a suscité un engouement notable. Thibault, un joueur de 28 ans, a été séduit par les graphismes et les combats, qu’il juge supérieurs aux précédents opus. Melinna, une infirmière de 25 ans, reste quant à elle partagée, évoquant une certaine lassitude après l’épisode précédent. Malgré ces réserves, les ventes semblent prometteuses. Le jeu a déjà franchi le cap du million de joueurs en une journée, selon un communiqué officiel sur X.

Ce succès initial est d’autant plus crucial pour Ubisoft, qui traverse une période tumultueuse depuis 2020. Entre chute de son cours en Bourse, scandales de harcèlement et mouvements sociaux, l’entreprise a dû se restructurer en profondeur. Un plan de réduction des coûts a été mis en place début 2023, entraînant la fermeture de plusieurs studios et le départ de près de 2.000 employés. Dans ce contexte, « Assassin’s Creed Shadows » apparaît comme une bouée de sauvetage.

Avec un budget estimé à plusieurs centaines de millions d’euros et près de cinq ans de développement, ce nouvel opus s’ancre dans le Japon féodal, un cadre historique riche et inédit pour la série. Une vingtaine de studios et des centaines de développeurs ont travaillé d’arrache-pied pour offrir une expérience immersive. Thierry Dansereau, directeur artistique chez Ubisoft Québec, insiste sur l’engagement total des équipes pour créer « le meilleur jeu possible ».

Les critiques semblent d’ailleurs plutôt favorables. Sur Metacritic, le jeu obtient une note de 81 sur 100, dépassant légèrement celle de « Valhalla », l’opus précédent. Les joueurs, quant à eux, lui attribuent une moyenne de 4,8 sur 5 sur le Playstation Store et 80% de critiques positives sur Steam. Ces retours encourageants ont même permis à l’action d’Ubisoft de grimper de 3,85% à la Bourse de Paris.

Cependant, le jeu n’a pas échappé aux polémiques. Avant même sa sortie, la présence d’un samouraï noir parmi les protagonistes a suscité des débats, notamment au Japon. Une pétition critiquant un « manque de respect culturel » a recueilli plus de 100.000 signatures. En réponse, Ubisoft a rapidement déployé un correctif pour rendre les éléments des temples shinto indestructibles et atténuer les scènes de violence dans ces lieux sacrés.

L’avenir d’Ubisoft reste incertain. Alors que l’entreprise étudie « plusieurs options » pour son avenir, des rumeurs de rachat ou de restructuration circulent. Charles-Louis Planade, analyste chez Midcap Partners, souligne que le succès de « Shadows » pourrait être déterminant dans les négociations à venir. Avec près de 4.000 salariés en France, Ubisoft reste un acteur majeur du secteur, mais son destin dépend désormais de la performance de ce nouvel opus.

En somme, « Assassin’s Creed Shadows » représente bien plus qu’un simple jeu pour Ubisoft. C’est un pari audacieux, une tentative de renouer avec la gloire passée dans un secteur en pleine mutation. Reste à savoir si les joueurs suivront et permettront à l’entreprise de sortir enfin la tête de l’eau.

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