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Culture

Akram Khan clôture sa carrière avec une ode chorégraphique aux racines orientales

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Le chorégraphe britannique signe une ultime création mêlant traditions indiennes et saoudiennes, présentée en ouverture du festival Montpellier Danse.

La scène s’illumine d’une présence minérale, un rocher ocre émergeant des brumes comme un vestige du désert d’AlUla. Quatorze danseuses, leurs chevelures sombres virevoltant en un ballet organique, incarnent « Thikra, Night of Remembering », pièce symbole d’un dialogue entre Orient et Occident. Cette œuvre, née d’une commande saoudienne, puise dans les récits ancestraux de ce site classé à l’Unesco pour tisser une réflexion universelle sur la mémoire.

Akram Khan, figure majeure de la danse contemporaine, y explore avec la plasticienne Manal AlDowayan les liens entre gestuelle et patrimoine immatériel. Les interprètes, issues pour moitié de la danse classique indienne, fusionnent kathak et mouvements contemporains dans une suite de tableaux tantôt furieux, tantôt méditatifs. Leurs corps, tour à tour souples et anguleux, dessinent une cartographie chorégraphique où chaque torsion raconte la transmission.

L’audace réside dans l’usage symbolique des cheveux, élément central de la performance. Saisis, dénoués ou mêlés, ils deviennent métaphore des cultures entrelacées. Une référence aux danses traditionnelles du Golfe, où la chevelure incarne la joie collective, loin des stéréotypes occidentaux.

Après Montpellier, cette création voyagera jusqu’à Paris avant que son auteur ne tourne une page décisive. Akram Khan mettra fin à sa compagnie pour lancer un laboratoire artistique, promettant non pas un adieu, mais une renaissance. « Thikra » s’impose ainsi comme un pont entre héritage et modernité, clôturant en apothéose trois décennies de carrière.

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