Nous rejoindre sur les réseaux

News

A69 : l’Assemblée nationale contourne les débats pour accélérer le chantier controversé

Article

le

Un vote stratégique a envoyé directement le texte en commission mixte, court-circuitant les discussions parlementaires. Les opposants dénoncent une manœuvre pour museler la contestation.

Le projet d’autoroute A69 entre Castres et Toulouse franchit une nouvelle étape politique dans un climat tendu. Lundi, les députés ont adopté une motion de rejet déposée par La France insoumise (LFI) contre le texte gouvernemental visant à sécuriser juridiquement le chantier. Ce vote, soutenu à l’improviste par la majorité présidentielle et l’extrême droite, a eu pour effet inattendu d’accélérer la procédure en évitant les débats en séance plénière. Le dossier sera désormais examiné par une commission mixte parlementaire, composée de députés et de sénateurs.

La manœuvre a suscité des réactions vives. Les élus LFI et écologistes, auteurs de plus de 700 amendements pour bloquer le texte, y voient une entrave à la démocratie parlementaire. La présidente du groupe LFI a dénoncé une instrumentalisation des procédures, menaçant de saisir le Conseil constitutionnel. En face, le rapporteur du texte a rétorqué que cette issue était une conséquence de la stratégie d’obstruction des opposants.

Le texte en question entend conférer au chantier un statut d’ »intérêt public majeur », permettant des dérogations aux règles environnementales. Il valide également rétroactivement les autorisations administratives, afin de prévenir tout nouveau recours juridique susceptible d’interrompre les travaux. La justice avait en effet suspendu le chantier en mars avant que la cour administrative d’appel ne l’autorise à reprendre fin mai, sous réserve d’un examen ultérieur sur le fond.

Les opposants, mobilisés depuis des mois, dénoncent un projet climaticide et inutile, soulignant que la RN 126 existante pourrait être modernisée. Une nouvelle manifestation est prévue début juillet près du chantier, tandis qu’un activiste a symboliquement escaladé un arbre devant l’Assemblée nationale pour déployer des banderoles hostiles au projet. Le calendrier initial, qui prévoyait une mise en service fin 2025, est désormais compromis en raison des retards accumulés.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus