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A69 : la justice toulousaine rendra son verdict fin mai sur la reprise controversée du chantier

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Le sort de l’autoroute contestée entre Castres et Toulouse sera scellé d’ici le 28 mai, après l’avis favorable du rapporteur public pour un redémarrage des travaux.

Le projet d’autoroute entre Castres et Toulouse, suspendu depuis l’annulation de son autorisation environnementale en février, pourrait bientôt voir ses pelleteuses reprendre du service. Le rapporteur public de la cour administrative d’appel de Toulouse a émis un avis favorable à la relance des travaux, estimant que les conditions légales d’un sursis à exécution sont réunies. Une décision définitive est attendue d’ici le 28 mai.

Pour le magistrat, l’utilité publique du chantier ne fait pas débat. Il juge que relier Castres, Mazamet et Toulouse par une voie rapide répond à une nécessité structurelle comparable à celle qui a déjà permis d’équiper d’autres villes occitanes en autoroutes. L’arrêt du projet engendrerait, selon lui, des conséquences économiques difficilement réparables. Il a rappelé que les infrastructures rapides ne doivent pas rester l’apanage des seuls territoires en difficulté, et que l’équité territoriale constitue un enjeu d’aménagement du territoire justifiant, en l’espèce, une reprise rapide des travaux.

Lors de l’audience, les représentants de l’État et des collectivités locales ont appuyé cette vision. Ils ont qualifié l’annulation de l’autorisation environnementale d’« anomalie », estimant que la justice avait sous-évalué l’intérêt public majeur du projet. La procédure en cours vise à obtenir un sursis à exécution, qui permettrait de continuer les travaux malgré le contentieux toujours en instance.

En face, les opposants au projet ont dénoncé une manœuvre politique et juridique. Leur avocate a fustigé une « tentative de contournement des règles environnementales », estimant que le chantier sacrifie des enjeux écologiques irréversibles au nom d’un développement autoroutier archaïque. Elle a contesté l’existence d’une « raison impérative d’intérêt public majeur », exigence pourtant centrale pour autoriser une telle dérogation. Les opposants voient dans la proposition de loi récemment évoquée pour valider le chantier une forme de « mépris de la justice ».

La cour administrative d’appel doit désormais trancher. Si elle suit l’avis du rapporteur public, ce qui est fréquent mais pas systématique, les travaux de l’A69 pourraient reprendre dès les prochaines semaines. Une issue qui cristalliserait les tensions entre aménagement du territoire, impératifs économiques et sauvegarde de l’environnement, dans un dossier devenu emblématique de la fracture entre écologie et développement.

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