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Société

1er-Mai : la gauche unie (ou presque) pour défendre l’emploi industriel

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À Dunkerque, les partis de gauche ont marqué la fête du Travail par une mobilisation commune autour des salariés d’ArcelorMittal, malgré des divergences persistantes et des tensions avec les syndicats.

Le 1er-Mai a pris cette année une dimension particulière dans le Nord, où plusieurs responsables politiques de gauche se sont rassemblés aux côtés des ouvriers d’ArcelorMittal, menacés par un vaste plan de licenciements. Marine Tondelier (EELV), Olivier Faure (PS) et François Ruffin (Picardie Debout) ont uni leurs voix pour réclamer une intervention de l’État, allant jusqu’à évoquer une nationalisation du site sidérurgique.

Dans un communiqué conjoint, ces formations – à l’exception notable de La France insoumise – ont exigé des mesures protectionnistes pour sauver l’industrie locale, critiquant violemment la gestion du groupe par ses dirigeants. François Ruffin n’a pas manqué de rappeler les promesses non tenues du passé, visant implicitement l’ère Hollande, tandis que le PS a annoncé une proposition de loi pour placer l’usine sous tutelle publique.

Côté LFI, Manuel Bompard a dénoncé une initiative excluante, qualifiant l’opération de « manœuvre politicienne ». Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, représenté sur place par Aurélie Trouvé, défend pourtant lui aussi l’idée d’une reprise publique de l’entreprise. Mais c’est à Paris que le leader insoumis a tenu son traditionnel discours, réaffirmant le rôle central de la politique face à ce qu’il perçoit comme une impuissance syndicale.

Un positionnement qui ne passe pas auprès de la CGT. Sophie Binet a rappelé avec fermeté l’indépendance des organisations syndicales, rejetant toute tentative d’instrumentalisation. Les relations entre LFI et les syndicats, déjà tendues depuis la réforme des retraites, restent marquées par une méfiance réciproque, certains cadres insoumis reprochant aux centrales ouvrières leur manque d’initiative sur les questions sociales.

Cette journée du 1er-Mai aura donc illustré les fractures au sein de la gauche, entre unité affichée et rivalités persistantes, mais aussi son difficile réancrage dans le monde du travail, longtemps considéré comme son électorat naturel.

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