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Une présidentielle anticipée ne peut être organisée par anticipation, selon une constitutionnaliste

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La vacance effective de la présidence demeure la seule condition constitutionnelle permettant le déclenchement d’une élection anticipée, excluant toute forme de pré-campagne officieuse.

La proposition d’Édouard Philippe visant à programmer une démission présidentielle pour organiser une élection anticipée se heurte à une impossibilité juridique. Le cadre constitutionnel français exige une vacance effective de la présidence pour lancer le processus électoral, tel que défini par l’article 7 de la Constitution. Les précédents de 1969 et 1974, suite aux démissions ou décès des chefs de l’État, confirment ce principe intangible.

Une campagne présidentielle, limitée à trente-cinq jours, enclenche des mécanismes précis concernant le financement, les temps de parole médiatique et la collecte des parrainages. Annoncer une démission à l’avance créerait une période de flou, propice à des déséquilibres entre candidats potentiels. Les règles actuelles ont justement pour objectif d’assurer une égalité de traitement entre tous les prétendants à l’Élysée.

Une pré-campagne non encadrée favoriserait inévitablement les personnalités déjà médiatisées ou sortantes, au détriment d’une concurrence loyale. Un tel scénario générerait également des contentieux répétés sur le financement ou l’exposition médiatique, rendant le processus ingérable. Rien n’interdit toutefois des débats d’idées en vue de l’échéance de 2027, mais ceux-ci relèvent du débat public, non du cadre électoral.

L’intervention de l’ancien Premier ministre est perçue comme un signe de tensions politiques croissantes, illustrant les divisions au sein de la majorité présidentielle. Par ailleurs, les possibilités de formation d’une coalition gouvernementale stable semblent épuisées, y compris une alliance entre la gauche et le centre, ce dernier n’étant plus uni. Dans ce contexte, la dissolution de l’Assemblée nationale apparaît comme l’issue la plus probable pour sortir de l’impasse institutionnelle actuelle, marquée par l’impossibilité de collaboration entre l’exécutif et le législatif.

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