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Culture

Un metteur en scène slovène envoie son théâtre dans l’espace

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Un projet artistique hors norme, conçu pour durer cinquante ans, culminera par l’envoi de capsules culturelles en orbite en 2045.

Dans un petit village slovène entouré de collines verdoyantes, une troupe de théâtre répète une pièce unique en son genre. À sa tête, un artiste visionnaire de 65 ans, Dragan Zivadinov, dont l’ambition dépasse largement les frontières terrestres. Son œuvre, intitulée « Noordung », est conçue comme une performance évolutive, rejouée tous les dix ans depuis 1995, avec pour objectif final une représentation cosmique en 2045.

L’idée est aussi poétique que scientifique : les comédiens originaux, aujourd’hui âgés, seront progressivement remplacés par des artefacts technologiques une fois disparus. Ces dispositifs, conçus comme des satellites artistiques, contiendront des données numériques et de l’ADN des acteurs. Le jour venu, ils seront propulsés dans l’espace pour diffuser leur héritage culturel à travers la galaxie, sous le regard unique… du soleil.

La dernière représentation terrestre a eu lieu récemment au Centre Noordung, dédié aux études spatiales. Quatorze acteurs initiaux composent la troupe, dont deux sont déjà représentés par des substituts mécaniques. Vêtus de costumes futuristes, ils évoluent parmi des écrans et des drones, sur un texte explorant les tensions entre art et pouvoir.

Ce projet, inspiré par les travaux du pionnier spatial slovène Herman Potocnik, fascine bien au-delà des frontières nationales. Des centaines de spectateurs, parfois venus de l’étranger, assistent aux représentations. Pour Darius Bork, conseiller artistique allemand, l’œuvre mériterait une reconnaissance internationale, tant elle mêle innovation et profondeur conceptuelle.

Dragan Zivadinov, lui, compte bien être présent pour le final en 2045, à 85 ans. D’ici là, son théâtre post-gravité continuera de questionner les limites de l’art, de la mémoire et de l’exploration spatiale. Une odyssée culturelle où la scène se confond avec l’infini.

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