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Tasmanie : des forêts centenaires réduites en copeaux au mépris de la biodiversité

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L’île australienne sacrifie son patrimoine naturel unique pour une industrie du bois peu rentable, déclenchant la colère des défenseurs de l’environnement.

Au cœur des paysages verdoyants de Tasmanie, des géants vieux de cinq siècles tombent sous les tronçonneuses. Ces eucalyptus majestueux, témoins silencieux de l’histoire, finissent broyés en copeaux destinés à l’exportation, principalement vers l’Asie. Une pratique qui suscite l’indignation croissante des écologistes et des citoyens, alors que ces arbres abritent des espèces animales en voie de disparition.

L’industrie forestière tasmanienne puise sans retenue dans les essences locales, représentant près de 20 % de sa production totale. Contrairement au reste de l’Australie, où de telles coupes sont interdites depuis longtemps, l’île continue d’autoriser l’abattage d’arbres endémiques. Les troncs trop imposants pour être transportés sont souvent abandonnés sur place, un gaspillage qui scandalise les observateurs.

Les conséquences écologiques sont lourdes. Des oiseaux rares comme la perruche de Latham, classée en danger critique, perdent leurs habitats naturels. Ces espèces dépendent des cavités des vieux arbres pour nicher, une ressource qui se raréfie à mesure que les forêts primaires disparaissent. Les défenseurs de l’environnement dénoncent également les méthodes de replantation, qui privilégient les monocultures d’eucalyptus au détriment de la diversité végétale originelle.

Les autorités forestières se défendent en mettant en avant des programmes de conservation et des efforts de reboisement. Pourtant, sur le terrain, les pratiques restent controversées. L’épandage aérien de produits toxiques pour préparer les sols, puis l’abattage des wallabies menaçant les jeunes pousses, illustrent une gestion agressive loin des promesses de durabilité.

Avec un impact économique marginal – moins de 1 % des emplois locaux – cette exploitation intensive soulève des questions sur sa légitimité. La mobilisation citoyenne grandit, comme en témoigne la récente marche de milliers de personnes à Hobart. Face à l’urgence climatique et à l’effondrement de la biodiversité, la Tasmanie devra choisir entre court-termisme industriel et préservation de son exceptionnel patrimoine naturel.

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