Devant une foule de militants, la présidente du RN trace sa route vers 2027 malgré les obstacles, tandis que Jordan Bardella joue les fidèles lieutenants.
Lors d’un meeting à Narbonne ce 1er mai, Marine Le Pen a clairement signifié son intention de briguer un quatrième mandat à la présidentielle de 2027, malgré sa récente condamnation judiciaire. Devant plusieurs milliers de sympathisants, elle a dénoncé une « confiscation de la démocratie », tout en réaffirmant son innocence et sa détermination à poursuivre le combat politique.
L’ombre d’une inéligibilité potentielle plane pourtant sur elle depuis sa condamnation fin mars dans l’affaire des assistants parlementaires européens. Une peine qui inclut cinq ans d’inéligibilité, quatre ans de prison – dont deux ferme – et une amende de 100 000 euros. Un appel a été formé, reportant l’échéance à 2026. Mais la dirigeante d’extrême droite a balayé toute spéculation sur un éventuel retrait, martelant son statut de candidate naturelle avec le soutien affiché de Jordan Bardella.
Ce dernier, président du RN, a pour sa part évité toute référence directe à 2027, lui qui avait pourtant laissé entendre récemment qu’il pourrait être prêt à prendre le relais. Marine Le Pen a ironisé sur cette éventualité, la qualifiant d’hypothétique « accident de parcours ». Sur scène, les deux figures du parti ont affiché une unité de façade, Bardella insistant sur les valeurs traditionnelles et la sécurité, tandis que Le Pen recentrait son discours sur des thèmes socio-économiques, mêlant protectionnisme et souveraineté nationale.
Le meeting a également servi de tribune pour les municipales de 2026, présentées comme une étape cruciale pour contrer, selon les mots de Le Pen, « l’establishment qui veut museler la voix du peuple ». Un appel à la mobilisation locale, destiné à préparer le terrain pour une conquête du pouvoir à plus grande échelle. Entre stratégie d’union et jeux d’influence, le RN tente de naviguer entre ses divisions internes et les défis extérieurs, avec en ligne de mire l’échéance présidentielle.