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Le Royaume-Uni recrute à grande échelle pour moderniser son réseau électrique

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Face à l’essor des énergies renouvelables, le pays lance un vaste plan de formation pour ses futurs techniciens des lignes haute tension.

Perchés à quarante-cinq mètres du sol, des apprentis s’affairent sur les pylônes du centre de formation de National Grid, dans le Nottinghamshire. Ces futurs électriciens spécialisés incarnent la nouvelle génération chargée de moderniser le réseau britannique, confronté à une mutation sans précédent. Avec l’abandon du charbon et le développement massif des parcs éoliens et solaires, le pays doit repenser entièrement son infrastructure électrique.

Le groupe National Grid, gestionnaire du réseau en Angleterre et au pays de Galles, prévoit d’investir 42 milliards d’euros d’ici 2031 pour adapter ses installations. Un chantier titanesque qui nécessitera 55 000 recrutements dans les prochaines années, des ingénieurs aux techniciens de terrain. Parmi eux, des monteurs de lignes aériennes, un métier exigeant qui attire de plus en plus de jeunes en quête de défis techniques et de travail en plein air.

Becky Hodgson, 25 ans, fait partie de ces nouvelles recrues. Ancienne grimpeuse passionnée, elle voit dans cette formation une opportunité de concilier ses compétences physiques et son envie de contribuer à la transition énergétique. Comme elle, des centaines d’apprentis suivent un programme intensif de trois ans, alternant théorie et exercices pratiques sur des installations reproduisant les conditions réelles. Sécurité, manipulation des câbles et maintenance des équipements haute tension figurent au cœur de leur apprentissage.

Si les pylônes restent la solution privilégiée pour leur rentabilité, leur multiplication suscite des résistances locales. Pourtant, face à l’urgence climatique et à la nécessité d’acheminer l’électricité produite au large par les éoliennes offshore, le renforcement du réseau s’impose. Les centres de formation ont déjà augmenté leurs capacités d’accueil de 75 % en trois ans, mais le rythme devra s’accélérer pour répondre aux besoins.

Dans l’immédiat, les candidats ne manquent pas. Les journées portes ouvertes affichent complet, et les profils variés – anciens militaires, sportifs ou bricoleurs aguerris – témoignent de l’attractivité croissante de ces métiers techniques. Pour Lara Eken, 23 ans, future spécialiste des postes électriques, l’enjeu est clair : « Ma génération a la chance de participer à un projet historique. Chaque nouvelle ligne que nous posons, c’est un pas de plus vers un système énergétique durable. »

Alors que les sirènes d’alerte retentissent lors d’un exercice de sécurité, les apprentis gardent le sourire. Ils savent que leur travail, bien qu’invisible pour la plupart des Britanniques, sera crucial dans les décennies à venir. Le Royaume-Uni parie sur eux pour réussir sa mue énergétique.

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