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L’Afrique du Sud à l’écoute de l’univers : comment le radiotélescope MeerKAT inspire une nouvelle génération

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Au cœur du désert du Karoo, un instrument scientifique hors normes capte les mystères du cosmos tout en attirant des jeunes passionnés vers les étoiles.

Dans une région isolée d’Afrique du Sud, un gigantesque réseau de 64 antennes blanches scrute le ciel avec une précision inégalée. Le radiotélescope MeerKAT, inauguré en 2018, a propulsé le pays sur la scène mondiale de l’astronomie. Mais au-delà de ses prouesses scientifiques, il joue un rôle clé dans la formation d’une nouvelle génération de chercheurs africains.

Parmi eux, Lungelo Zondi, 25 ans, opère depuis Le Cap ce dispositif situé à 600 kilomètres de là. « Chaque jour, je contribue à décrypter l’univers », confie cette jeune ingénieure, dont l’écran affiche en temps réel les signaux captés par les paraboles de 13,5 mètres de diamètre. Comme elle, des centaines d’étudiants bénéficient de bourses pour se former aux mathématiques appliquées, à l’informatique ou à l’astrophysique grâce à ce projet phare.

Le MeerKAT n’est pourtant qu’une première étape. D’ici 2030, il s’intégrera au Square Kilometre Array (SKA), un observatoire international qui reliera des milliers d’antennes entre l’Afrique du Sud et l’Australie. Cet instrument unique permettra d’étudier la formation des premières galaxies, il y a plus de 13 milliards d’années. « C’est une véritable machine à remonter le temps », souligne un responsable du projet.

Les découvertes se multiplient déjà : cartographie inédite du centre de la Voie lactée, détection de radiogalaxies géantes, analyse des ondes gravitationnelles… Autant de succès qui transforment le paysage scientifique local. L’université du Cap occidental, qui comptait un seul doctorant en astrophysique en 2011, forme désormais vingt-cinq étudiants dans cette discipline.

Dans la zone protégée du Karoo, strictement préservée des interférences électromagnétiques, les techniciens veillent au bon fonctionnement des antennes. « La pression est forte, car la communauté scientifique internationale nous observe », explique l’un d’eux. Mais pour ces passionnés, l’enjeu dépasse la performance technique : il s’agit d’offrir à l’Afrique une place centrale dans l’exploration cosmique. « Nous écrivons une page de l’histoire de l’astronomie », résume un astrophysicien. Une aventure qui, à travers les étoiles, redessine aussi les ambitions d’un continent.

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