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La Seine bientôt reconnue comme une entité juridique à part entière ?

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Paris envisage une révolution juridique pour protéger son fleuve emblématique, suivant l’exemple de plusieurs sites naturels à travers le monde.

La capitale française franchit un pas historique en proposant d’accorder à la Seine le statut de personne morale. Cette initiative, votée par le Conseil de Paris, vise à doter le fleuve d’une représentation légale indépendante, capable de défendre ses intérêts en justice. Une autorité gardienne serait ainsi désignée pour veiller à la préservation de son écosystème, marquant une rupture avec la conception traditionnelle de la nature comme simple ressource exploitée.

Inspirée par des précédents internationaux, comme le fleuve Whanganui en Nouvelle-Zélande ou la lagune espagnole de Mar Menor, cette démarche s’inscrit dans un mouvement global visant à reconnaître les droits de l’environnement. Les élus parisiens s’appuient sur les recommandations d’une convention citoyenne organisée au printemps dernier, où des habitants tirés au sort ont plaidé pour des droits fondamentaux accordés au fleuve : droit à exister, à couler librement ou encore à se régénérer. L’idée d’un « parlement de la Seine » a également émergé, afin de garantir une gouvernance équilibrée face aux pressions économiques et industrielles.

Si les efforts de dépollution ont permis une nette amélioration de la biodiversité – avec 39 espèces de poissons recensées contre 4 il y a 50 ans –, les défis restent immenses. Réchauffement climatique, pollution agricole et projets urbains, comme la baignade estivale prévue pour 2024, suscitent des craintes. Certains élus pointent toutefois les limites du projet, estimant que le cadre juridique existant, combiné à l’action associative, pourrait suffire sans nécessiter une personnalité juridique. La question de l’échelle territoriale est également soulevée, la Seine traversant plusieurs régions bien au-delà de Paris.

Cette réflexion s’est déjà invitée dans le débat public à travers un procès fictif organisé récemment, réunissant juristes et experts. Une manière de préparer les esprits à une évolution qui, si elle aboutit, pourrait redéfinir notre rapport au vivant.

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