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La parole des terres en lutte

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Un documentaire capte pour la première fois la voix intime des militants écologistes des Soulèvements de la Terre, au-delà des confrontations médiatisées.

Un long métrage présenté dans un festival toulousain offre une plongée inédite dans l’univers des Soulèvements de la Terre. Loin des images de manifestations souvent relayées, le film « Soulèvements » donne la parole à seize membres du mouvement écologiste à travers des entretiens approfondis. D’une durée d’une heure quarante-cinq minutes, l’œuvre du réalisateur Thomas Lacoste a été projetée dans le cadre du Festival international du film d’Environnement.

Le directeur du festival souligne l’importance de programmer cette œuvre qu’il considère comme marquante, capable selon lui de générer des échanges et des débats constructifs. Le cinéaste, bien qu’extérieur au mouvement, assume pleinement la dimension politique de son travail. Son projet est né en réaction aux événements de 2023, notamment la tentative de dissolution du collectif et l’emploi du terme « écoterroriste » par les autorités.

La réalisation a nécessité d’établir une relation de confiance avec des militants habituellement discrets sur leur identité. Le film s’est construit autour d’un équilibre entre réflexion et sensibilité, avec des précautions particulières pour préserver l’anonymat des intervenants et des lieux. Un membre du mouvement explique cette collaboration par la volonté de transmettre un attachement profond à la terre et au vivant.

Le documentaire propose une cartographie humaine des combats écologistes, certains moins médiatisés que d’autres. Parmi les séquences remarquées, un échange poignant entre une jeune militante et le père de sa camarade de lutte, tous deux engagés contre des réservoirs d’eau en montagne. Le réalisateur relève le défi cinématographique de capter la pensée en action, libérée des discours formatés.

Entre les interviews, la caméra s’attarde sur des plans d’animaux, de paysages et de chants, filmés avec la même attention que les visages. Devant une salle comble, le cinéaste a exprimé son émotion devant la dignité des personnes rencontrées. Parmi les spectateurs, nombreux étaient ceux ayant participé aux mobilisations contre des projets d’infrastructure.

Une spectatrice salue la capacité du film à humaniser ceux qu’on a qualifiés d’écoterroristes, tandis qu’une étudiante y trouve une invitation à soutenir la cause par divers moyens. Si le succès de la projection témoigne d’un intérêt manifeste, il révèle aussi selon le directeur du festival des lacunes dans l’éducation citoyenne à l’écologie. « Soulèvements » est attendu en salles le 11 février prochain.

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