Monde
La famille de George Floyd obtient 27 millions de dollars de dédommagement
La mairie de Minneapolis a accepté de verser la somme record de 27 millions de dollars à la famille de George Floyd, dont la mort en mai 2020 avait provoqué un mouvement de colère mondial contre les violences policières et le racisme.
Cet accord « historique », selon les avocats de la famille, met fin aux poursuites au civil intentées en juillet 2020 contre la municipalité, qui a depuis entamé une réforme de sa police, et les quatre policiers impliqués dans la mort de cet Afro-américain.
« Cet accord n’est pas seulement historique par les 27 millions payés, mais aussi par les réformes de justice sociale et de police » lancées par la mairie, s’est félicité vendredi l’un des avocats, Ben Crump.
« Il envoie le message que prendre la vie d’une personne noire ne sera plus considéré comme sans importance ou sans conséquence », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.
Brandon Williams, un neveu de George Floyd, a salué « un énorme pas en avant dans le processus de guérison » de la famille, même si « aucune somme d’argent ne pourra soigner cette douleur, ce chagrin ».
« Nous serions heureux de déchirer cet accord pour avoir George avec nous », a-t-il assuré.
Cet accord à l’amiable est le plus important de l’histoire ces Etats-Unis pour ce genre de procédure, selon les avocats.
En 2018, la ville de Chicago avait accepté de payer 16 millions de dollars aux proches de Bettie Jones, une femme noire de 55 ans abattue par des policiers à qui elle avait ouvert la porte.
Agé de 46 ans, George Floyd est décédé le 25 mai dans un quartier défavorisé de Minneapolis après avoir été menotté et immobilisé au sol sur le ventre, suffoquant pendant de longues minutes sous le genou d’un policier blanc, Derek Chauvin.
La scène, filmée par une passante et diffusée en direct sur les réseaux sociaux, a provoqué un mouvement de colère inédit depuis les années 1960 aux Etats-Unis et dans le monde, contre le racisme et les violences policières.
« George Floyd a eu plus de témoins de sa torture et de sa mort qu’aucune autre personne, noire ou blanche, dans l’histoire américaine », a rappelé Ben Crump. « C’est pour cela que George Floyd a changé le monde, parce que l’on sait que l’Amérique vaut mieux que ça. »
Le procès pénal de l’ex-policier, accusé de meurtre, homicide involontaire et violences volontaires ayant entraîné la mort, s’est ouvert mardi à Minneapolis dans une ambiance très tendue.
« Suivons l’exemple de George Floyd et soyons pacifiques en demandant justice », a dit Ben Crump en appelant au calme alors que la ville avait été secouée par plusieurs nuits de violences après le drame.
Les trois autres agents seront jugés plus tard.
Une fois par génération
Une partie de la somme sera dévolue à l’aménagement du quartier où George Floyd est mort, devenu le point de ralliement des manifestations en sa mémoire et où plusieurs fusillades ont eu lieu ces derniers mois.
« Quand les gens viendront (dans ce quartier), ils verront un tournant pour les droits civiques, ils apprendront des choses sur la culture afro-américaine. Ils soutiendront les commerçants noirs florissants » qui ont souffert de la pandémie de coronavirus, a expliqué M. Crump.
Les avocats ont également salué la décision de la mairie de Minneapolis de poursuivre les réformes au sein de la police locale pour créer un « nouveau modèle » de sécurité publique, en espérant que d’autres villes suivront l’exemple.
« Quand un conseiller municipal ou un maire réfléchira à abolir les perquisitions sans mandat ou les étranglements, il aura 27 millions de raisons de le faire », a lancé Chris Stewart, un des avocats de la famille.
« Au milieu d’une perte et d’une peine incommensurables, nous avons une occasion qui n’arrive qu’une fois par génération de vraiment faire les changements que les responsables politiques, les militants et les habitants n’ont pas réussi à faire depuis trop longtemps », a affirmé le maire démocrate de Minneapolis, Jacob Frey.
Cette annonce intervient à la veille du premier anniversaire de la mort de Breonna Taylor, une jeune Afro-américaine tuée chez elle lors d’une perquisition nocturne de la police à Louisville, dans le Kentucky.
La ville a accepté en septembre de verser 12 millions de dollars à sa famille, également défendue par Ben Crump.
Europe
Rome envisage de faire payer l’accès à la fontaine de Trevi
Face à l’afflux massif de visiteurs à la fontaine de Trevi, la municipalité de Rome étudie l’idée d’instaurer un accès payant pour les touristes. Cette mesure vise à protéger ce site emblématique tout en préservant l’expérience locale et culturelle des Romains.
La fontaine de Trevi, chef-d’œuvre baroque et symbole incontournable de la Ville éternelle, attire chaque année des millions de touristes. Afin de répondre au défi croissant du surtourisme, les autorités romaines envisagent de mettre en place un système de gestion plus strict de l’accès à ce lieu mythique. Alessandro Onorato, adjoint au tourisme à la mairie, a ainsi suggéré l’instauration d’horaires d’accès précis et de quotas de visiteurs pour mieux encadrer la foule et limiter les débordements.
Cette initiative, encore à l’étude, proposerait aux visiteurs de réserver des créneaux horaires, un dispositif permettant de contrôler non seulement le flux des touristes, mais aussi leurs comportements souvent inappropriés. L’un des objectifs principaux est d’éviter des scènes de désordre, telles que la consommation de nourriture sur les marches entourant la fontaine. Onorato a précisé que ce système de réservation ne serait pas une source de revenus pour la ville : les Romains auraient un accès gratuit, tandis que les touristes étrangers se verraient demander un modeste droit d’entrée d’un euro.
Toutefois, il n’y a encore aucune décision ferme. Un porte-parole de la municipalité a tempéré l’enthousiasme autour de ce projet en rappelant qu’il ne s’agit pour l’instant que d’une ébauche d’idée. Pourtant, le problème du tourisme de masse devient de plus en plus pressant, avec un nombre croissant de visiteurs dans la capitale italienne. Ce phénomène devrait s’intensifier à l’approche du Jubilé de 2025, une année sainte qui pourrait attirer près de 30 millions de personnes à Rome et au Vatican.
Rome n’est pas la seule ville italienne confrontée à ce défi. Venise, autre site emblématique, a déjà testé un système de billets payants pour les visiteurs à la journée lors des périodes d’affluence, une mesure destinée à canaliser les flux touristiques. Parallèlement, le gouvernement de Giorgia Meloni réfléchit à une hausse significative de la taxe de séjour, une proposition qui suscite la colère des professionnels du secteur touristique, craignant une baisse de la fréquentation.
Outre la gestion des flux, les autorités romaines veulent également préserver le centre historique de la capitale en limitant l’ouverture de nouvelles structures d’hébergement touristique. Toutefois, ce pouvoir échappe pour l’instant à la municipalité. Si elle peut encadrer l’implantation de nouveaux restaurants et fast-foods dans cette zone, elle n’a pas la compétence pour réguler le développement des chambres d’hôtes ou des logements de vacances.
La volonté de Rome d’encadrer l’accès à ses trésors culturels illustre bien le dilemme auquel sont confrontées les grandes métropoles européennes : préserver leur patrimoine tout en accueillant un tourisme toujours plus florissant.
Europe
Ukraine : Zelensky appelle à plus d’armements alors que Moscou intensifie son offensive
Alors que la guerre en Ukraine s’enlise et que Moscou renforce ses frappes dans l’est du pays, Volodymyr Zelensky a lancé un appel pressant à ses alliés pour obtenir davantage d’armements. Le président ukrainien demande également l’autorisation d’utiliser ces armes sur le sol russe, une demande qui divise les puissances occidentales.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a réclamé vendredi un renforcement urgent des livraisons d’armes de la part de ses alliés, lors d’une réunion internationale à la base aérienne de Ramstein, en Allemagne. Cet appel intervient à un moment critique, alors que la Russie intensifie ses frappes et continue de progresser dans la région du Donbass, à l’est du pays. Zelensky a particulièrement insisté sur la nécessité d’équipements militaires, notamment des systèmes de défense aérienne, pour protéger l’Ukraine des bombardements incessants de Moscou, dont le plus récent a dévasté un institut militaire à Poltava, causant au moins 55 morts.
Parallèlement à ces demandes, le dirigeant ukrainien a renouvelé sa requête controversée de pouvoir frapper des cibles non seulement en Ukraine, mais également en Russie, à l’aide des armes fournies par les Occidentaux. Cette requête divise les alliés de Kiev, dont les États-Unis et l’Allemagne, en raison des risques d’escalade avec Moscou, qui continue de brandir la menace nucléaire.
Dans ce contexte tendu, les États-Unis ont annoncé une nouvelle aide militaire de 250 millions de dollars pour l’Ukraine, dans l’espoir de répondre aux besoins urgents du pays. Londres et Berlin ont également réaffirmé leur soutien par l’envoi de nouveaux missiles et systèmes de défense aérienne, bien que la solidarité internationale commence à montrer des signes de fragilité. En effet, des débats internes agitent les gouvernements, notamment en Allemagne, où la montée de l’extrême droite pro-russe pose de nouveaux défis. La réduction prévue de l’aide à l’Ukraine dans le budget allemand de 2025, conjuguée aux incertitudes politiques aux États-Unis et en France, accentue les inquiétudes à Kiev.
Alors que la Russie poursuit son offensive et que Vladimir Poutine réaffirme son objectif de contrôler totalement le Donbass, la situation devient de plus en plus délicate pour l’Ukraine. L’effort de guerre semble s’enliser, et malgré le soutien occidental, l’avenir du conflit reste incertain.
Monde
Un tireur de 14 ans fait quatre morts dans son lycée aux Etats-Unis
Une nouvelle tragédie a frappé un lycée du sud-est des États-Unis. Un élève de 14 ans a ouvert le feu, tuant deux élèves et deux enseignants avant d’être appréhendé. Ce drame s’ajoute à une longue série de violences armées dans les établissements scolaires du pays.
Un établissement scolaire de Winder, dans l’État de Géorgie, a été le théâtre d’une fusillade qui a coûté la vie à quatre personnes : deux élèves et deux professeurs. Le tireur, un adolescent de 14 ans scolarisé dans le même lycée, a été arrêté sur les lieux. Les autorités locales, représentées par Chris Hosey, directeur du bureau des enquêtes de l’État de Géorgie, ont confirmé que le suspect serait jugé comme un adulte et poursuivi pour meurtre. Cet événement tragique ravive la problématique des fusillades en milieu scolaire, un fléau qui, année après année, endeuille les États-Unis de façon incomparable.
Les forces de l’ordre ont rapidement répondu aux appels d’urgence vers 10h20. Un agent de sécurité présent dans l’établissement a confronté le jeune tireur, qui, réalisant l’inévitabilité de la situation, a décidé de se rendre sans violence. Selon les premières informations, aucune cible particulière n’avait été identifiée par les enquêteurs.
Ce drame fait écho à un signalement antérieur en 2023 par le FBI, qui avait ouvert une enquête sur l’adolescent suite à des menaces publiées en ligne, accompagnées de photos d’armes. Pourtant, faute de preuves tangibles à l’époque, aucune arrestation n’avait été effectuée, bien que les écoles locales aient été alertées. Le FBI a confirmé qu’à ce moment-là, il n’y avait pas de raison légale pour intervenir davantage.
La réaction politique ne s’est pas fait attendre. Le président Joe Biden a exprimé sa colère face à la répétition de ces drames, soulignant l’urgence d’une régulation stricte des armes à feu. La vice-présidente Kamala Harris a également dénoncé l’épidémie de violence armée lors d’un discours, tandis que son adversaire républicain Donald Trump a fustigé le tireur, le qualifiant de « monstre malade ».
Ce nouveau massacre, survenu dans l’État clé de Géorgie à quelques mois des élections présidentielles, risque de raviver les débats sur la législation des armes, un sujet qui divise profondément la nation.
Des témoignages d’élèves présents lors de la fusillade ajoutent une dimension poignante au drame. Stephanie Folgar, 17 ans, se souvient des bruits assourdissants dans les couloirs et des ordres précipités de sa professeure les exhortant à courir et se cacher. Pour nombre d’élèves, ces instants de confusion ont d’abord été interprétés comme un exercice, avant que la panique ne s’installe. Pour tous, cette journée restera gravée dans leur mémoire, marquée par la peur et la douleur.
Les États-Unis demeurent, malgré les réformes sporadiques, l’un des rares pays au monde où les fusillades en milieu scolaire se produisent avec une telle fréquence, exacerbées par la libre circulation des armes à feu. Les images des élèves regroupés dans le stade, attendant de retrouver leurs familles, font écho à tant d’autres tragédies similaires, laissant planer une sombre ombre sur l’avenir des jeunes générations.
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