Nous rejoindre sur les réseaux

News

« La Belle et la Bête » version 2025 censurée par l’Éducation nationale

Article

le

Une réinterprétation moderne du conte classique jugée trop audacieuse pour les élèves de CM2. L’auteur Jul dénonce une décision politique et une forme de censure.

L’Éducation nationale a annulé une commande de 800 000 exemplaires d’une version illustrée de « La Belle et la Bête », destinée aux élèves de CM2 dans le cadre de l’opération « Un livre pour les vacances ». L’auteur, Julien Berjeaut, plus connu sous le pseudonyme de Jul, a vivement critiqué cette décision, la qualifiant de « censure » et dénonçant des « prétextes fallacieux ».

Cette réinterprétation du conte de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, publié en 1756, intègre des éléments contemporains tels que les réseaux sociaux, les téléphones portables et des scènes de la vie moderne. Par exemple, le père de la Belle est représenté ivre, une bouteille à la main, chantant « Les Lacs du Connemara ». Ces choix artistiques ont suscité des réserves de la part du ministère, qui estime que ces thèmes ne sont pas adaptés à des enfants de 10 à 11 ans.

Dans une lettre adressée à Jul, Caroline Pascal, directrice générale de l’enseignement scolaire, a expliqué que l’ouvrage ne permettait pas une « lecture en autonomie » et pourrait provoquer des interrogations chez les élèves sans accompagnement pédagogique. Elle a également souligné que certaines illustrations abordaient des sujets plus appropriés pour des adolescents, comme l’alcool ou les réalités sociales complexes.

Jul, de son côté, rejette ces arguments. Dans un communiqué, il affirme que le livre est « espiègle, tendre et féerique », et que les critiques invoquées ne tiennent pas face à une lecture attentive de l’œuvre. Il suggère que la véritable raison de cette annulation pourrait être liée à une représentation plus diversifiée des personnages, notamment avec des princesses méditerranéennes, qui dérangerait certains au sein de l’administration.

Ironiquement, la ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, avait salué dans sa préface la « modernité nouvelle » apportée par Jul à ce conte classique. Malgré cela, le ministère a maintenu sa décision, invoquant des « réserves » exprimées dès décembre 2024 face aux premières illustrations soumises. Jul conteste cette version des faits, affirmant que les critiques initiales avaient été prises en compte.

L’annulation intervient à la veille du lancement de l’impression, prévue pour 900 000 exemplaires. Les délais techniques risquent de priver les élèves de CM2 de 2025 d’un livre pour leurs vacances. Cette polémique soulève des questions sur la place de la créativité et de la modernité dans les programmes éducatifs, ainsi que sur les limites de la liberté artistique face aux attentes institutionnelles.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus