Alors que l’ancien président américain menace d’imposer des taxes sur les films étrangers, le directeur du TIFF rappelle l’essence internationale du cinéma.
Le Festival international du film de Toronto (TIFF) envoie un message clair à Donald Trump : le cinéma transcende les frontières. Cameron Bailey, directeur général de l’événement, a réagi aux récentes déclarations de l’ancien président américain, qui envisage des droits de douane de 100 % sur les productions étrangères. Pour lui, Hollywood a toujours été une industrie mondiale, façonnée par des talents venus des quatre coins de la planète.
Dès ses débuts, le cinéma américain s’est nourri de créateurs européens, rappelle-t-il. Cette diversité culturelle a permis l’émergence de chefs-d’œuvre, et toute tentative de restreindre cette circulation des idées et des compétences serait contre-productive. Les studios américains eux-mêmes reconnaissent cette réalité : leurs lieux de tournage préférés se situent majoritairement hors des États-Unis, attirés par des avantages fiscaux compétitifs. Toronto et Vancouver figurent d’ailleurs en tête de liste.
Si les mesures protectionnistes de Trump se concrétisent, l’industrie pourrait en subir les conséquences. Le Canada, terre d’accueil de nombreux talents hollywoodiens, pourrait voir son influence diminuer. Des acteurs comme Ryan Gosling ou Rachel McAdams, devenus icônes du grand écran, illustrent cette symbiose entre les deux pays. Bailey souligne également que le Canada doit rester un refuge pour les artistes cherchant un environnement plus ouvert.
Au-delà des enjeux politiques, le TIFF se concentre sur l’avenir des salles obscures. Face à la concurrence des plateformes, le festival mise sur une expérience cinématographique enrichie : bars, espaces de rencontre et services premium pour redonner au public l’envie de sortir. La 50e édition, prévue en septembre, promet d’incarner cette vision.
Une chose est sûre : le cinéma, art universel, ne se laissera pas enfermer dans des barrières douanières.