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Économie

Harrys, le géant français de la viennoiserie, face au défi de la transition écologique

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En plein cœur du Berry, l’usine emblématique conjugue modernisation industrielle et ancrage territorial, tout en relevant le pari de la durabilité.

Au milieu des champs berrichons, l’immense site de production Harrys à Montierchaume, près de Châteauroux, continue de marquer le paysage industriel français. Avec ses 520 salariés et une production annuelle de 65 000 tonnes de pains et viennoiseries, l’établissement se présente comme le plus important du secteur en Europe. Propriété du groupe Barilla depuis 2007, l’entreprise reste un pilier économique local, générant des centaines d’emplois directs et indirects, notamment auprès des agriculteurs fournisseurs de matières premières.

Pourtant, ce fleuron industriel doit aujourd’hui composer avec plusieurs enjeux majeurs. Le premier concerne le renouvellement de ses effectifs, marqués par une forte ancienneté. Avec un âge moyen avoisinant les 42 ans, près de 20 départs à la retraite sont enregistrés chaque année, nécessitant un plan de recrutement et de formation ambitieux. Un budget annuel de 500 000 euros est ainsi consacré à la transmission des savoir-faire, essentiels pour maintenir la qualité des produits phares comme les brioches aux pépites de chocolat.

Parallèlement, l’usine doit adapter ses infrastructures pour répondre à une demande croissante. Une de ses huit lignes de production atteint déjà sa capacité maximale, poussant la direction à envisager un agrandissement du site dans les cinq prochaines années. Un investissement estimé entre 35 et 40 millions d’euros, qui pourrait renforcer encore davantage son rôle économique dans une région touchée par plusieurs fermetures d’usines récentes.

Mais le défi le plus pressant reste celui de la transition écologique. La flambée des coûts énergétiques a contraint l’entreprise à repenser son modèle, avec un projet de six millions d’euros dédié à l’installation de récupérateurs de chaleur. Objectif : réduire les émissions de CO2 de 1 000 tonnes par an. Autre innovation en cours, le remplacement progressif des moules en téflon, contenant des Pfas, par des modèles en céramique, moins polluants.

Si les syndicats saluent les avancées sociales et environnementales, la route vers une production entièrement décarbonée reste longue. Pour Harrys, l’équation est claire : conjuguer croissance industrielle et responsabilité écologique sans perdre son ancrage historique dans le Berry. Un défi de taille pour cette entreprise qui nourrit littéralement des millions de Français chaque jour.

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