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Société

Fin de vie : l’Assemblée valide l’aide active à mourir, un pas législatif qui divise

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Un vote historique pour les uns, une rupture éthique pour les autres : le texte ouvre un droit encadré à une mort provoquée, tout en renforçant les soins palliatifs.

L’Assemblée nationale a franchi un cap symbolique en adoptant en première lecture une proposition de loi instaurant un dispositif d’assistance médicalisée à la mort. Ce vote, salué comme une avancée majeure par les associations favorables à l’euthanasie, suscite une vive opposition parmi les professionnels de santé et les représentants religieux. Les partisans du texte y voient l’aboutissement d’un combat pour l’autodétermination des patients en phase terminale, tandis que ses détracteurs dénoncent une dérive vers une banalisation de la mort provoquée.

Du côté des défenseurs du texte, l’émotion domine. L’ADMD évoque un « soulagement » pour les personnes confrontées à des souffrances insupportables, tout en rappelant l’urgence d’une application concrète. La mesure, qui s’inscrit dans un cadre strict avec plusieurs niveaux de validation médicale, répondrait selon eux à une demande sociétale croissante. Les conventions citoyennes ayant précédé le débat parlementaire sont citées comme preuve d’une maturation démocratique sur ce sujet complexe.

Les opposants, en revanche, pointent un bouleversement des principes fondateurs de la médecine. Les soignants spécialisés en soins palliatifs soulignent le paradoxe d’une loi créant un « droit à mourir » alors que l’accès aux traitements antidouleur reste inégal sur le territoire. La présidence de la SFAP met en garde contre une logique de « solution systématique », craignant une pression indirecte sur les patients vulnérables. Les autorités religieuses, quant à elles, dénoncent une rupture du « pacte de solidarité » envers les plus fragiles, estimant que la société franchit une ligne éthique irréversible.

Le texte prévoit parallèlement un renforcement des moyens alloués aux unités de soins palliatifs, mesure consensuelle mais jugée insuffisante par les praticiens. Ce double volet législatif illustre la recherche d’un équilibre entre deux visions antagonistes de la fin de vie. Le parcours législatif reste long : le Sénat, réputé plus conservateur sur ces questions, pourrait réviser substantiellement le dispositif. Ce vote ouvre néanmoins une séquence politique inédite, où s’affrontent conceptions de la dignité humaine et rôle de la médecine face à la mort.

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