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Faure réélu à la tête du PS après une bataille fratricide au couteau

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L’issue du scrutin, extrêmement serré, clôt des mois de tensions internes au sein du parti socialiste, où deux visions stratégiques s’affrontaient.

Olivier Faure conserve son poste de premier secrétaire du Parti socialiste à l’issue d’un vote à suspense qui a tenu en haleine les militants toute la nuit. Avec 50,9 % des voix contre 49,1 % pour son rival Nicolas Mayer-Rossignol, le maire de Rouen, la victoire s’est jouée à quelques centaines de bulletins. Le bureau national du PS a confirmé ce résultat vendredi matin, mettant fin aux contestations et aux polémiques sur les chiffres avancés par chaque camp.

Cette réélection marque la fin d’une lutte acharnée entre deux lignes politiques divergentes. Faure, en poste depuis 2018, défend une alliance élargie à gauche, excluant Jean-Luc Mélenchon mais intégrant des figures comme Raphaël Glucksmann ou François Ruffin. À l’inverse, Mayer-Rossignol prônait la refondation d’un PS fort, recentré sur ses bases historiques, tout en s’ouvrant à des personnalités comme Bernard Cazeneuve.

Les tensions ont culminé dans la nuit de jeudi à vendredi, chaque camp accusant l’autre de manipuler les résultats. Les partisans du maire de Rouen ont dénoncé une communication prématurée de la direction, estimant que la marge était trop faible pour proclamer un vainqueur. « Personne ne peut affirmer qui l’emporte avec une telle différence », avait insisté Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-en-Velin et soutien de Mayer-Rossignol.

Ce duel était la réplique du congrès de Marseille en 2023, marqué par des accusations de fraudes et des recomptages interminables. Cette fois, bien que les résultats définitifs ne soient pas encore tous connus, le PS assure qu’ils ne modifieront pas l’issue du scrutin. La validation officielle interviendra lors du congrès de Nancy, prévu mi-juin.

Dans un message publié sur les réseaux sociaux, Olivier Faure a salué « la confiance renouvelée des militants » et promis de poursuivre la « dynamique engagée ». Il a également tendu la main à son adversaire, reconnaissant la légitimité de son courant. De son côté, Mayer-Rossignol n’a pas encore réagi publiquement, mais ses proches dénoncent déjà une direction « clanique » et une ambiguïté persistante envers La France insoumise.

Cette réélection ne clôt pas pour autant les divisions. Boris Vallaud, chef des députés socialistes, a refusé de donner une consigne de vote, soulignant que son soutien à Faure n’était pas « un chèque en blanc ». Les critiques fusent sur la gestion interne du parti, accusée d’avoir alimenté les fractures plutôt que de les apaiser.

Reste désormais à savoir si le PS parviendra à surmonter ces dissensions à l’approche des échéances électorales, notamment la présidentielle de 2027. Faure, bien que réticent à officialiser ses ambitions, pourrait y jouer un rôle central. Mais pour l’heure, le parti doit d’abord panser ses plaies et retrouver une unité mise à mal par des mois de guerres intestines.

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