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Société

Du désert jordanien au Nobel de chimie, l’odyssée scientifique d’Omar Yaghi

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Le parcours exceptionnel du chercheur récompensé par le prix Nobel 2025 illustre la capacité de la science à transcender les origines sociales et géographiques.

Né dans un camp de réfugiés en Jordanie, Omar Yaghi a vu son existence basculer à l’âge de dix ans lorsqu’il découvrit par hasard un manuel de chimie dans la bibliothèque de son école. Cet instant décisif allait orienter sa destinée vers les plus hautes sphères de la recherche scientifique. Le chimiste vient de recevoir la plus prestigieuse des distinctions académiques aux côtés de Susumu Kitagawa et Richard Robson pour leurs travaux pionniers sur les structures moléculaires poreuses.

Son enfance s’est déroulée dans des conditions précaires, partageant un unique espace avec neuf membres de sa famille et le bétail familial, sans accès à l’électricité ni à l’eau courante. Sa mère était analphabète. À quinze ans, sur les conseils de son père, il quitte Amman pour poursuivre ses études aux États-Unis, où son génie scientifique pourra s’épanouir pleinement.

Le lauréat souligne avec conviction le rôle émancipateur de la discipline qui l’a passionné. Selon lui, la chimie constitue un formidable instrument d’égalité des chances permettant à chaque talent de s’exprimer, quelles que soient ses origines. Il plaide pour une reconnaissance mondiale des capacités intellectuelles existant dans toutes les régions du globe, souvent entravées par le manque d’opportunités.

Ses recherches ont conduit à des applications concrètes, comme l’extraction d’eau potable à partir de l’air désertique en Arizona, où il a enseigné. Avec une fierté mesurée, il évoque l’impact considérable de ses publications scientifiques, citées plus de deux cent cinquante mille fois, dépassant largement l’ambition initiale qu’il s’était fixée au début de sa carrière.

Les matériaux moléculaires développés par son équipe présentent des propriétés remarquables pour capturer le dioxyde de carbone, stocker des gaz ou purifier l’eau de contaminants persistants. Cette avancée majeure ouvre des perspectives immenses dans les domaines environnementaux et énergétiques, confirmant que la maîtrise de la matière à l’échelle atomique représente un champ d’innovation aux potentialités considérables.

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