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Économie

Des fruits exotiques envahissent les marchés syriens après des décennies d’interdiction

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La chute du régime d’Assad a libéré les étals des souks de Damas, où ananas, kiwis et mangues s’exposent désormais sans crainte.

Les allées animées des souks syriens offrent aujourd’hui un spectacle inédit : des montagnes de fruits tropicaux, autrefois prohibés, attirent les regards. Sous l’ancien pouvoir, ces denrées étaient considérées comme des produits de luxe, réservés à une minorité privilégiée. Les autorités réprimaient sévèrement leur commercialisation, allant jusqu’à perquisitionner les boutiques et sanctionner les contrevenants.

« Avant, nous dissimulions ces fruits comme des marchandises illicites. Aujourd’hui, ils trônent en vitrine », s’amuse un commerçant du marché d’Al-Chaalan. La libéralisation économique postérieure à la chute du régime a permis l’importation massive de ces produits, faisant chuter leurs prix de manière spectaculaire. L’ananas, qui valait l’équivalent d’une semaine de salaire, est devenu presque aussi abordable que des légumes de base.

Cette abondance nouvelle suscite autant d’émerveillement que de frustrations. Pour une génération de Syriens, ces fruits n’étaient que des images aperçues à la télévision. « Beaucoup ignorent même comment les préparer », remarque une étudiante. Mais dans un pays encore meurtri par la crise économique, ces nouveautés restent hors de portée pour une large partie de la population. Une mère de famille confie éviter certains rayons pour ne pas attiser les convoitises de ses enfants.

Si les étals multicolores symbolisent un certain renouveau, ils rappellent aussi les inégalités persistantes. Derrière l’apparente normalisation, le pays peine à se relever, et le simple plaisir de déguster un fruit exotique demeure, pour beaucoup, un rêve lointain.

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