Des déflagrations simultanées ciblent une dizaine d’habitations près d’Ajaccio, ravivant les inquiétudes sécuritaires en Corse.
Dimanche soir, une série d’explosions a secoué la tranquillité de la Corse, avec des déflagrations quasi simultanées visant une dizaine d’habitations proches d’Ajaccio, dans le département de la Corse-du-Sud. Cinq de ces résidences, dont plusieurs étaient des résidences secondaires, ont été sérieusement endommagées lors de cette série d’attaques survenues entre 22h30 et 22h45. Les villages touchés par ces explosions mystérieuses incluent Bastelicaccia, Tavaco, Vico, Villanova et Vignanello, selon les informations fournies par le parquet d’Ajaccio.
Heureusement, aucune victime n’a été signalée, et à ce stade, aucun message de revendication ni tag n’ont été découverts sur les lieux des attaques. Les autorités ont rapidement ouvert une enquête pour destruction par moyens dangereux et transports d’explosifs, qui a été confiée conjointement à la section de recherche de la gendarmerie et à la police judiciaire.
Le Parquet national antiterroriste sera également informé de ces actes, a ajouté le parquet d’Ajaccio.
Outre les incidents près d’Ajaccio, des explosions ont également été signalées en Haute-Corse, à Lucciana, Brando et Santa-Riparata-di-Balagna. Des démineurs ont dû intervenir à Ghisonaccia, où des explosifs ont été découverts dans une résidence secondaire.
Cette série d’explosions rappelle une précédente vague de violence en Corse, surnommée la « nuit bleue », qui s’est produite en mars 2019. À l’époque, sept habitations avaient été gravement endommagées par des explosions ou des incendies à travers l’île. Deux personnes avaient été condamnées à six ans de prison ferme pour leur implication dans ces actes. Malgré l’absence de revendication, la procureure avait qualifié les faits de « dimension terroriste » pleinement caractérisée.
La Corse est confrontée depuis 2021 à une recrudescence d’incendies criminels et d’explosions, principalement dirigés contre des résidences secondaires, souvent accompagnés de tags nationalistes. Certaines de ces attaques ont été revendiquées, notamment par le Front de libération nationale corse (FLNC) et le mouvement GCC (Ghjuventù Clandestina Corsa), un groupe clandestin de jeunesse corse, alimentant les préoccupations sécuritaires croissantes dans la région.