Europe
Boutcha : Zelensky et l’Occident révoltés, vers de nouvelles sanctions contre Moscou
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fustigé les troupes russes composées selon lui de « meurtriers, tortionnaires, violeurs, pilleurs » après le massacre de civils mis au jour à Boutcha, près de Kiev, qui devrait entraîner cette semaine de nouvelles sanctions occidentales contre Moscou.
Les images de dizaines de cadavres dans des fosses communes ou jonchant les rues des environs de la capitale ukrainienne ce week-end, à la suite du retrait russe, ont révulsé les Occidentaux, comme le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, parlant d’un « coup de poing à l’estomac ».
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est dit dimanche « profondément choqué par les images de civils tués à Boutcha », et le bureau des droits de l’Homme des Nations unis a évoqué de « possibles crimes de guerre ».
Le nombre total de morts reste encore incertain. Selon la procureure générale d’Ukraine Iryna Venediktova, les corps sans vie de 410 civils ont été retrouvés dans les territoires de la région de Kiev récemment repris aux troupes russes.
Un journaliste a vu samedi les cadavres d’au moins 22 personnes portant des vêtements civils dans des rues à Boutcha, tuées d' »une balle dans la nuque », aux dires du maire, Anatoli Fedorouk.
Et il y a les fosses communes. M. Fedorouk avait affirmé samedi que « 280 personnes » avaient été enterrées « dans des fosses communes » car elles ne pouvaient être inhumées dans les cimetières communaux, tous à portée des tirs russes pendant les combats.
Le porte-parole du président ukrainien, Serguiï Nikiforovil, a pour sa part déclaré à la BBC: « Nous avons trouvé des fosses communes. Nous avons trouvé des gens avec les mains et les jambes ligotées (…) avec des impacts de balles à l’arrière de la tête », et il s’agissait « clairement de civils ».
Sanctions « dans les prochains jours »
Dimanche, Moscou a démenti toute exaction de son fait. « Pendant la période au cours de laquelle cette localité était sous le contrôle des forces armées russes, pas un seul résident local n’a souffert d’actions violentes », a déclaré le ministère russe de la Défense, affirmant que les images de cadavres étaient « une nouvelle production du régime de Kiev pour les médias occidentaux ».
La Russie a même demandé une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU pour statuer sur les « provocations haineuses » commises selon elle par « des radicaux ukrainiens » à Boutcha.
« Le mal absolu est venu sur notre terre. Des meurtriers, tortionnaires, violeurs, pilleurs, qui se donnent le nom d’armée », a dénoncé dimanche soir le président ukrainien, qui veut « que tous les dirigeants de la Fédération de Russie voient comment leurs ordres sont exécutés. Ce genre d’ordres (…). Et ils ont une responsabilité commune ».
Volodymyr Zelensky, qui a aussi parlé de « génocide », est ensuite apparu à la cérémonie des Grammy Awards via une vidéo enregistrée, où il a demandé le soutien à son pays et lancé: « Qu’est-ce qui est l’exact opposé de la musique ? La silence des villes en ruines et des gens tués ».
Les Occidentaux ont dénoncé des « crimes de guerre » ou réclamé une enquête pour établir les faits. Ils veulent désormais adopter de nouvelles mesures contre Moscou, après avoir déjà acté plusieurs trains de sanctions depuis le 24 février et le début de l’invasion russe, ciblant massivement des entreprises, des banques, des hauts responsables, des oligarques, et interdisant l’exportation de biens vers la Russie.
« Plus de sanctions et d’aide de l’UE sont en chemin », a, le premier, tweeté dimanche le président du Conseil européen, Charles Michel.
« Nous déciderons de nouvelles mesures entre Alliés dans les prochains jours », a avancé de son côté le chancelier allemand Olaf Scholz, assurant que « le président Poutine et ses soutiens en subiront les conséquences ».
Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a affirmé, dans un communiqué transmis à l’AFP, qu' »une pression économique et internationale la plus forte possible doit être maintenue et renforcée sur la Russie pour contraindre les autorités russes à mettre fin à la guerre d’agression ».
Et le Premier ministre Boris Johnson a promis sur Twitter que les Britanniques allaient « renforcer (leurs) sanctions ».
Quelles sanctions ? Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a cadré ses attentes dans un tweet: « J’exige de nouvelles sanctions dévastatrices du G7 MAINTENANT: embargo sur le pétrole, le gaz et le charbon, fermer tous les ports aux navires et marchandises russes, déconnecter toutes les banques russes de SWIFT ».
Gaz et pourparlers
La pression porte ainsi notamment sur les hydrocarbures, importante ressource financière pour la Russie. Dès samedi, les Etats baltes avaient annoncé la cessation de leur importation de gaz russe, et le président lituanien Gitanas Nauseda, avait appelé le reste de l’UE à les suivre.
Les pays baltes sont désormais desservis par des réserves de gaz stockées sous terre en Lettonie. Selon Eurostat, en 2020, la Russie comptait pour 93% des importations estoniennes de gaz naturel, 100% des importations lettones et 41,8% des importations lituaniennes.
Les Etats-Unis ont interdit l’importation de pétrole et de gaz russes peu après l’invasion de l’Ukraine, mais pas l’UE qui s’approvisionnait en Russie à hauteur de 40% environ en 2021.
L’annonce jeudi par Moscou d’obliger les acheteurs de pays « inamicaux » à payer le gaz russe en roubles depuis des comptes en Russie pourrait avoir changé la donne. L’Allemagne, comme les autres pays de l’UE, refuse tout versement en roubles à Moscou, mais, particulièrement dépendante du gaz russe, elle a indiqué vendredi vouloir analyser les conséquences concrètes de ce décret du Kremlin.
Du côté de Moscou, on anticipe déjà un éventuel alourdissement des sanctions. « Il ne peut être aucun isolement de la Russie, c’est technologiquement impossible dans le monde contemporain », a assuré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, dans une interview à la chaîne de télévision publique russe Rossia 1. « Tôt ou tard, nous devrons établir un dialogue, que quelqu’un outre-Atlantique le souhaite ou non ».
Quel sera l’impact de Boutcha cette semaine sur les pourparlers russo-ukrainiens, déjà difficiles? Les déclarations dominicales côté russe dégageaient une lueur: le négociateur en chef russe, Vladimir Medinski, a salué une position « plus réaliste » selon lui de Kiev, prêt sous conditions à accepter un statut neutre du pays, réclamé par Moscou, et Dmitri Peskov a dit à propos d’un sommet Poutine-Zelensky que, « hypothétiquement, une telle rencontre est possible ».
Le porte-parole du Kremlin a aussi souligné que les deux délégations doivent d’abord élaborer un accord « concret » censé normaliser les relations entre les deux pays, « non pas un nombre d’idées, mais un document écrit concret ».
Le négociateur en chef ukrainien, David Arakhamia, avait affirmé samedi que Moscou avait accepté « oralement » toutes les positions ukrainiennes, « sauf en ce qui concerne la question de la Crimée ».
La guerre, intense, a fait, a minima, des milliers de morts et contraint à l’exil près de 4,2 millions d’Ukrainiens, à 90% des femmes et des enfants. Plus de 500.000 personnes sont retournées en Ukraine depuis le début de l’invasion russe, a annoncé dimanche le ministère ukrainien de l’Intérieur.
Europe
Le Danemark adopte une loi interdisant les autodafés du Coran
Cette loi entend enrayer la vague de profanations de livres saints, observée ces derniers mois au Danemark et en Suède notamment.
Le Parlement danois a adopté jeudi une loi criminalisant les « traitements inappropriés » de textes ayant une signification religieuse importante, interdisant de facto les autodafés du Coran, après des profanations du livre saint de l’islam qui ont entraîné des tensions dans plusieurs pays musulmans pendant l’été. À l’issue d’un débat de près de quatre heures, le texte a été adopté en troisième lecture par 94 des 179 membres du Parlement.
Concrètement, il sera désormais interdit de brûler, souiller ou de donner des coups de pied publiquement sur des textes religieux ou dans le but de diffuser largement les images des profanations. Il sera également interdit de les déchirer, les couper ou les poignarder. Tout contrevenant s’expose à une peine de deux ans d’emprisonnement.
Pour le gouvernement danois, dont aucun représentant ne s’est exprimé lors du débat parlementaire, il s’agit avant tout de protéger les intérêts et la sécurité nationale du pays scandinave.
Le Danemark et son voisin suédois ont récemment cristallisé la colère au sein de pays musulmans. En Irak par exemple, des centaines de manifestants partisans de l’influent leader religieux Moqtada Sadr ont tenté fin juillet de marcher en direction de l’ambassade danoise à Bagdad.
Culture
Une présentatrice de la BBC fait un doigt d’honneur en ouverture de journal
La journaliste Maryam Moshiri raconte avoir été prise par surprise en pleine plaisanterie avec l’équipe du journal. Sur les réseaux sociaux, elle présente ses excuses.
Un dérapage d’une seconde, mais un moment mémorable pour les téléspectateurs de BBC News. Alors que s’achevait le générique de lancement du journal de 13 heures, mercredi 6 décembre, ils ont eu la drôle de surprise de tomber nez à nez avec la présentatrice Maryam Moshiri, sourire aux lèvres et doigt d’honneur à la main. Visiblement surprise par l’arrivée soudaine de la prise d’antenne, la journaliste a rapidement repris une expression de circonstance avant de se lancer dans son journal, mais le mal était fait.
La séquence, partagée sur les réseaux sociaux, atteint rapidement les centaines de milliers de vues, certains internautes dénonçant ce comportement (et l’ensemble de la BBC au passage) quand d’autres notent le fait que les premières images du journal concernent les excuses de Boris Johnson aux victimes du Covid-19 dans l’enquête publique sur la gestion de la pandémie au Royaume-Uni.
Il faudra attendre le lendemain pour obtenir une réaction de la part de la journaliste. Sur son compte X (anciennement Twitter), Maryam Moshiri présente ses excuses et apporte quelques éléments de contexte à ce raté insolite. « Hier (mercredi, NDLR), juste avant le début du journal de 13 heures, je plaisantais avec l’équipe en studio, raconte-t-elle. Je mimais un décompte pendant que le réalisateur me donnait le compte à rebours de 10 à 0 avec les doigts pour me montrer les chiffres. Quand nous sommes arrivés à 13 heures pile, j’ai retourné le doigt pour plaisanter et je n’ai pas réalisé que cela serait filmé ».
Hey everyone , yesterday just before the top of the hour I was joking around a bit with the team in the gallery.
I was pretending to count down as the director was counting me down from 10-0.. including the fingers to show the number. So from 10 fingers held up to one.
When…
— Maryam Moshiri (@BBCMaryam) December 7, 2023
Face aux réactions nombreuses, la journaliste déclare être désolée. « C’était une blague privée avec l’équipe, explique-t-elle, et je suis vraiment désolée qu’elle ait été diffusée ! Ce n’était pas mon intention que cela se produise et je suis désolée si j’ai offensé ou contrarié quelqu’un. Je n’étais pas vraiment en train de “faire un doigt” aux téléspectateurs ou même à une personne. C’était une blague idiote destinée à un petit nombre de mes amis. »
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Europe
La Cour européenne des droits de l’homme ouvre une procédure contre la France pour « acte de torture »
La Cour européenne des droits de l’homme examine le cas de Laurent Théron, éborgné lors d’une manifestation en 2016.
La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a pris une mesure sans précédent en ouvrant une procédure à l’encontre de la France pour ce qui est qualifié d' »acte de torture » ou de « traitements inhumains et dégradants » à l’encontre d’un manifestant blessé lors d’une manifestation contre la loi travail en 2016.
Cette décision intervient après sept années de combat judiciaire dans l’affaire Laurent Théron. Le manifestant avait perdu l’usage de son œil droit le 15 septembre 2016, lorsqu’il avait été atteint au visage par l’explosion d’une grenade à main de désencerclement tirée par un CRS lors de la manifestation. Le brigadier-chef responsable du tir avait été renvoyé devant la cour d’assises de Paris, mais avait été acquitté le 14 décembre 2022 au motif de la légitime défense, malgré l’absence de réel danger.
Les avocats de Laurent Théron, Mes Céline Moreau, Olivier Peter et Lucie Simon, ont exprimé leur satisfaction face à l’ouverture de cette procédure par la CEDH. Ils ont souligné que cette décision pourrait avoir un impact significatif sur d’autres enquêtes en cours concernant des manifestants blessés, notamment lors du mouvement des Gilets jaunes. Cette affaire soulève des questions cruciales sur la responsabilité de l’État français dans la protection des droits des manifestants, en particulier face à l’utilisation excessive de la force.
La CEDH, basée à Strasbourg, a communiqué au gouvernement français deux questions essentielles : le requérant a-t-il été « victime de traitements contraires à l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme », qui prohibe la torture et les traitements inhumains et dégradants ? De plus, « l’enquête menée en l’espèce par les autorités internes a-t-elle satisfait aux exigences de l’article 3 de la Convention » ?
Cette procédure devrait prendre plusieurs mois, mais elle suscite déjà un débat important sur la question de la protection des droits des manifestants en France et l’application de la législation en matière de maintien de l’ordre.
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