Nous rejoindre sur les réseaux

Culture

Birmanie : un séisme ravage des siècles de trésors bouddhiques

Article

le

Le violent tremblement de terre a pulvérisé des milliers de pagodes et monastères, plongeant la population dans un deuil culturel profond.

La Birmanie pleure aujourd’hui des pans entiers de son histoire réduits en poussière. Le récent séisme de magnitude 7,7 a anéanti des centaines de monuments religieux, effaçant en quelques secondes des joyaux architecturaux vieux de plusieurs siècles. Parmi les sites les plus touchés, le temple Nagayon à Mandalay, où une statue sacrée représentant un serpent protecteur a été décapitée. Pour Khin Sein, octogénaire fidèle à ce lieu de culte depuis plus de cinquante ans, la douleur est insurmontable. « Personne ne pourra jamais reconstruire à l’identique », murmure-t-elle en contemplant les ruines.

L’épicentre du désastre se situe près de la faille de Sagaing, zone sismique traversant le pays. Les anciennes capitales royales de Mandalay, Sagaing et Inwa, riches en patrimoine bouddhique, ont subi des dommages irréparables. Près de 75 % des édifices classés dans le périmètre historique d’Inwa se sont effondrés ou fissurés. Le monastère Me Nu, bâti en 1818, n’est plus qu’un amas de briques écroulées. « Ces vestiges étaient inestimables. Leur disparition nous brise l’âme », confie un moine local.

Au-delà du choc culturel, le bilan humain reste lourd : plus de 3 700 morts et deux millions de sinistrés selon l’ONU. Les priorités se concentrent sur les recherches et l’aide d’urgence, laissant en suspens la question de la restauration des sites détruits. Pourtant, au milieu des décombres, quelques symboles résistent. À Lawka Tharaphu, une pagode du XVIIIe siècle, une statue colossale de Bouddha en marbre demeure presque intacte, son visage paisible contrastant avec le chaos alentour. Un signe d’espoir pour les fidèles, qui y voient une protection divine persistante.

Dans un pays déjà meurtri par des années de conflit civil, cette catastrophe naturelle frappe une population éprouvée. « Jamais je n’avais vu une telle tragédie », soupire un habitant de Mandalay. Alors que la mousson approche, menaçant d’engloutir davantage de vestiges, la Birmanie doit désormais composer avec une double peine : pleurer ses disparus et panser les plaies de son identité culturelle ébranlée.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus