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Culture

Aïcha Macky, la voix qui libère le cinéma nigérien

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Portée par une détermination sans faille, cette réalisatrice primée défie les conventions et donne une résonance mondiale aux réalités sociales de son pays.

Dans un Niger où les traditions pèsent lourd, Aïcha Macky trace sa route avec audace. Cette cinéaste de 43 ans, membre de l’Académie des Oscars, utilise sa caméra comme une arme pour bousculer les mentalités. Installée dans son bureau de Niamey, entourée de ses récompenses, elle incarne le renouveau d’un cinéma national autrefois florissant.

Son parcours témoigne d’une résistance farouche face aux préjugés. « Dans notre société, une femme qui fait du cinéma est souvent mal perçue », confie-t-elle, ajustant son voile orange. Beaucoup de Nigériennes abandonnent sous la pression sociale, mais pas elle. Diplômée en sociologie et en réalisation, elle puise dans son vécu la matière de ses films.

Dès ses premiers courts-métrages, elle aborde des sujets sensibles : le corps féminin dans « Moi et ma maigreur », puis la transmission mère-fille dans « Savoir faire le lit ». Son long-métrage « L’arbre sans fruits », autobiographique, explore avec une rare intensité le tabou de l’infertilité. Un thème poignant dans un pays où la maternité définit souvent la valeur d’une femme.

Avec « Zinder », primé à Cologne et au Fespaco, elle plonge dans l’univers violent des gangs et les défis de la jeunesse. Le film a même inspiré une campagne nationale soutenue par les États-Unis, prouvant l’impact de son travail. « Je filme ce qui me touche, pour réveiller les consciences », explique-t-elle, fière d’avoir représenté l’Afrique à Cannes et parmi les Oscars.

Loins de se reposer sur ses lauriers, elle prépare de nouveaux projets ambitieux : former des jeunes filles, créer une web TV, ou encore relancer les salles obscures au Niger. Pour elle, le cinéma est un outil crucial contre l’extrémisme : « Cette guerre se gagne aussi par les images ». Une conviction qui guide son combat, cadre après cadre.

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