A69 : la justice lève l’embargo sur le chantier controversé

La cour administrative d’appel de Toulouse autorise la reprise des travaux, mettant fin à trois mois de suspension imposée pour des raisons environnementales.

Le feuilleton judiciaire autour de l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres connaît un nouveau rebondissement. La cour d’appel administrative a ordonné mercredi la levée des suspensions qui bloquaient le chantier depuis février, répondant ainsi à la requête urgente du gouvernement. Cette décision permet la relance immédiate des travaux sur cet axe routier de 53 kilomètres, bien qu’un examen approfondi du dossier soit encore à venir.

Les juges ont estimé que les autorisations environnementales initialement annulées par le tribunal administratif devaient être rétablies provisoirement. Cette position rejoint celle du rapporteur public, dont l’avis consultatif avait souligné l’importance stratégique de relier les agglomérations de Castres, Mazamet et Toulouse par des infrastructures modernes. Un argument balayé par les opposants, pour qui le projet ne répond à aucune « nécessité publique impérieuse » justifiant son impact écologique.

Le calendrier judiciaire croise désormais l’agenda politique. L’Assemblée nationale doit se prononcer dans les prochains jours sur un texte législatif visant à valider rétroactivement le projet, contournant ainsi les incertitudes juridiques. Cette manœuvre, déjà adoptée par le Sénat, suscite des critiques quant à sa conformité constitutionnelle.

Sur le terrain, la polarisation reste extrême. D’un côté, les défenseurs du projet – élus locaux et associations comme Via81 – y voient un levier indispensable pour désenclaver un bassin de 100 000 habitants. De l’autre, les collectifs écologistes, emmenés par La Voie est libre, dénoncent un « non-sens » environnemental et promettent de nouvelles mobilisations, dont un rassemblement national prévu début juillet.

Entre blocages, occupations d’arbres et manifestations massives – comme celle du 8 mars dernier où des milliers de partisans de l’A69 ont scandé « On finit le chantier ! » –, le dossier cristallise les tensions. Atosca, maître d’œuvre du projet, devra désormais réorganiser la logistique pour relancer progressivement les travaux, initialement programmés pour une ouverture fin 2025. Une échéance désormais compromise par ces mois d’arrêt.